PIANO PIANOS. Du 25 au 26 février, le TAP de Poitiers accueille la deuxième édition de son festival célébrant l’inventivité des claviers, dans la diversité des sensibilités artistiques et dans toutes les formes. 

✏️ Marc Bertin 
⌛8 minutes

D’ÉBÈNE ET D’IVOIRE

Franchement, on connaît des fins de semaine plus navrantes que celle qui attend les mélomanes du samedi 25 au dimanche 26 février au Théâtre Auditorium de Poitiers. Pas moins de 5 rendez-vous incontournables pour qui goûte au plus noble de tous les instruments. Du beau monde, un large répertoire, des interprètes de premier rang, laissez-vous tenter, vous ne le regretterez pas.

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Photo du TAP, Théâtre Auditorium, de Poitiers

Samedi 25 février à l’auditorium du TAP

15h – Le plus « cabinet de curiosités »

Chickering (1868), Pleyel (1836), Broadwood (1822), Steinway… à chacun son modèle préféré, comme les voitures de sport ou les montres de plongée. Sous la houlette du virtuose stéphanois, Jean-François Heisser, plongez le temps d’un concert commenté avec quatre pianistes — Anne Queffélec, Alain Planès, Jean-Frédéric Neuburger et David Kadouch — à la découverte de pianos d’époques différentes, de mécaniques différentes et de sonorités différentes. Le répertoire interprété fera entendre des œuvres composées à l’époque de leur fabrication.

18h – Le plus féminin


À la faveur d’un disque enregistré au TAP et paru en 2022, David Kadouch a partagé avec le public son amour pour Madame Bovary et les liens que l’héroïne du roman éponyme de Gustave Flaubert entretient avec la musique. Ainsi, l’ancien disciple de Dmitri Bachkirov imagine les musiques qu’aurait écoutées Emma dans son exil normand, entrecoupant son récital de textes qu’il lit lui-même autour des œuvres de Liszt, Chopin mais surtout de Fanny Hensel-Mendelssohn, Louise Farrenc, Pauline Viardot et Clara Wieck Schumann, compositrices injustement oubliées. Un concert-lecture en hommage aux héroïnes, fictive et réelles, du XIXe siècle.

21hLe plus Ludwig

Personnalité attachante, aussi passionnée de musique que de littérature, Anne Queffélec, lauréate du concours international de Munich en 1968, puis de celui de Leeds, en 1969, envoie valser le cérémonial du récital, lui préférant l’exercice délicat de la confidence, pour expliquer les choix qui poussent une artiste à jouer une œuvre plutôt qu’une autre, à méditer longtemps sur les résonances personnelles qu’implique le choix d’un programme. Un bonheur n’arrivant jamais seul, c’est Beethoven qui est à la fête avec la Sonate n° 31 en la bémol op. 110, Sonate n° 32 en do mineur op. 111.

Dimanche 26 février à l’auditorium du TAP

15h – Le plus expérimental

Plus qu’un concert : un voyage sensoriel. Mantra de Stockhausen est une partition unique dans l’histoire de la musique, composée en 1969 et 1970 et créée en 1970 au festival de Donaueschingen. Écrite d’un seul tenant, l’œuvre du chantre de l’électroacoustique, amateur d’acid rock et de kraut, envoûte, vide le mental, connecte avec les profondeurs du corps ; l’équivalent d’un cours de yoga en musique contemporaine ! Aux claviers, Jean-François Heisser et Jean-Frédéric Neuburger, qui joueront aussi des cloches, des percussions en bois tandis que le son de leurs instruments sera transformé, en temps réel, par ordinateur. Pour profiter de cette expérience immersive, le public est installé sur la scène du théâtre aux côtés des pianistes. 

17hLe plus romantique

Chanson ou mélodie populaire allemande, trait d’union entre poésie et musique, le lied est LE moyen d’expression du compositeur romantique. Parmi eux, le meister autrichien Franz Schubert trône en figure incontestée tant les poésies qu’il a mises en musique — celles des grandes figures germaniques comme Goethe et Schiller —évoquent les sentiments indicibles de l’âme humaine. Les notes, les sons, les rythmes de Schubert portent ces confidences, vont dans cet espace du cœur où les mots n’ont pas accès. Le baryton Stéphane Degout, qui a fait ses humanités en la matière auprès de Ruben Lifschitz, met sa souplesse vocale héritée du baroque au service de la poésie, pour un récital intime, accompagné de main de maître par Alain Planès.

11h – Le plus cinéphile ( au TAP Castille)

Avec Alain Planès, l’infini turbulentla violoniste Dominique Lemonnier alias Solrey,brosse le portrait intime, humaniste, fantasque et libre du pianiste virtuose, qui explore avec le même appétit le répertoire classique et contemporain, passionné de peinture, amoureux de poésie, personnage haut en couleur, passeur entre le XXe et le XXIe siècle, classique et contemporain. Celui qui s’est toujours protégé des médias accepte ici de se confier sur ses sources d’inspiration et ses choix musicaux. Retraçant tout son parcours depuis ses débuts, ses années d’études au conservatoire à Paris et aux États-Unis et l’amorce de sa carrière dans les années 1970.

📅 Piano Pianos, du samedi 25 au dimanche 26 février, TAP, Poitiers

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