La Sirène, à La Rochelle, accueille dimanche 2 juillet Kevin Morby pour la seule date en Nouvelle-Aquitaine de sa tournée européenne.

La lune de miel entre le natif de Lubbock, Texas, et la France ne semble pas connaître le moindre accroc. Depuis 10 ans, le songwriter bouclé s’est installé sans coup férir parmi les favoris de la presse musicale et du public, de plus en plus nombreux et fidèle à chacun de ses passages. Un engouement qui sera surement visible ce dimanche 2 juillet à La Sirène à La Rochelle.

Ancien bassiste de Woods, passé par le trio Babies, le désormais trentenaire a bien fait de voguer en solitaire pour jouer dans la cour de ses contemporains, de Kurt Vile à Angel Olsen, et construire, peu à peu, une œuvre, qui, bientôt, tutoiera celle de ses aînés : Bill Callahan, Will Oldham ou le regretté Jason Molina.

Un nouveau chapitre du répertoire americana

S’il a toujours été aisé voire paresseux d’étiqueter Morby en rejeton folk-rock de Bob Dylan ou de Neil Young — selon l’humeur, selon le jour —, il faudrait toutefois saluer sa constante capacité à savoir se renouveler, en studio comme à la scène, tout en maintenant sa grande œuvre : composer un nouveau chapitre du répertoire americana.

Dans cette quête esthétique, vivre d’une côte l’autre, sans oublier ses racines — le heartland, inépuisable matrice de visions —, constitue indéniablement un atout. D’aucuns pourraient affirmer sans grand discernement que cette musique est vieille de plus d’un siècle, mais quoi de plus pertinent que la langue vernaculaire ?

L’an dernier, à la faveur de This Is A Photograph, Kevin Morby se mettait à nu comme jamais le temps d’un disque marqué au fer par le deuil (celui de son père). Mais que dire de cette affolante triplette City Music (2017), Oh My God (2019), Sundowner (2020), qui le vit passer d’amoureux en exil de sa jeunesse new yorkaise en mystique puis en Bruce Springsteen période Nebraska ?

Protest song et Chris Bell

Récemment, Kevin Morby a pénétré plus d’un foyer à la faveur d’une campagne publicitaire pour une plateforme communautaire payante de location et de réservation de logements entre particuliers. Merveille de l’époque et beauté du néo-libéralisme, on peut s’offrir une chanson, Beautiful Strangers, véritable protest song écrite en réaction à la tuerie d’Orlando et aux attentats de Paris, dont les bénéfices sont reversés à une association anti-armes à feu, Everytown for Gun Safety ; que dire ? Tant mieux si cette splendeur à toucher une large, très large, audience.

Cette année, l’intéressé annonce pour l’automne More Photographs (A Continuum), soit 3 relectures de l’opus 2020 agrémenté de 6 nouvelles chansons, où il est notamment question de Chris Bell, Big Star légende made in Memphis, Tennessee…

D’ici là, libre à vous de savourer enfin la bande originale du néo-western Montana Story de Scott McGeehee et David Siegel (2023), de reprendre l’intégrale depuis Harlem River (2013), ou de vous mettre en jambe en (re)visionnant cette merveille

Marc A. Bertin

Informations pratiques

Kevin Morby + Macie Stewart,
dimanche 2 juillet, 20h,
La Sirène, La Rochelle (17).

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