Jusqu’au 4 mai, au Lieu Inspiré, au Bouscat, les étudiant·es du Master 1 Recherche Arts Plastiques de l’Université Bordeaux Montaigne proposent en collaboration avec le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA « Les enfants sont des gens sérieux ». Marielle Debellu, étudiante membre du pôle commissariat, et Clara alias « Corbeau suave », étudiante membre du pôle médiation, font les présentations et exposent les atouts dans leur formation professionnelle de cette exposition. 

De quoi parle l’exposition « Les enfants sont des gens sérieux » ?

Clara : C’est une invitation à s’échapper pour arriver à se retrouver autrement. Nous voulons proposer plein de petites fenêtres mentales que l’enfant va regarder, chercher, découvrir. Il y a un côté parcours car nos œuvres sont disséminées partout dans le bâtiment du Lieu Inspiré.

Marielle Debellu : C’est une déambulation intellectuelle, adaptée à tous les publics car si l’exposition semble destinée aux enfants, il y a une interdépendance générationnelle qui fait que notre message touche aussi les parents ; nous l’espérons en tout cas. C’est un peu à l’image du lieu.

Quel ressenti avez-vous vous après la mise en place de façon pratique de cette exposition ?

M. D. : C’était un défi collectif aussi enrichissant que contraignant. Un enjeu plus grand qu’à l’Université Bordeaux Montaigne, un travail plus dense demandant plus d’organisation. Il s’agit d’une belle opportunité.

C. : Dès que nous sortons de l’Université, il y a cette idée de découverte, de plonger dans le grand bain professionnel. Il y a aussi la volonté de montrer que même avec peu de moyens financiers, nous arrivons à monter des expositions de la sorte. C’est très encourageant. Certaines écoles ont peut-être plus de budget, mais le côté humain est moins marqué. Nous nous débrouillons et créons ensemble. Nous avons aussi une superbe équipe pédagogique à nos côtés avec, notamment, Pierre Baumann, qui ne nous traite pas comme des enfants ni des étudiants, mais comme de futurs professionnels. Nous pouvons avoir une double lecture de l’exposition et de son titre puisque nous pourrions représenter « les enfants » qui réalisent l’exposition mais nous sommes quand même des gens sérieux ! (rires).

Comment avez-vous vécu le fait de venir exposer hors de l’Université et en particulier ici, le Lieu Inspiré, espace dédié à la jeunesse ?

C. : C’est très positif pour nous, que nous ayons ou pas déjà exposé ailleurs qu’à l’Université. Monter une exposition s’avère compliqué mais très formateur. C’est nous pousser vers l’extérieur, en nous tenant toujours la main, et en nous montrant la marche à suivre pour la suite de notre route professionnelle.

M.D. : À l’arrivée, il y a une exposition à montrer, ce qui nous permet de nous affirmer, de nous légitimer aussi en tant qu’artiste ! C’est aussi une prise de conscience : nous sommes des artistes, même en devenir.

Une exposition dédiée au jeune public, présentée, qui plus est au Lieu Inspiré, cela a-t-il constitué une contrainte supplémentaire ?

M. D. :  Oui, dans la mesure, où c’était quelque chose à prendre en compte, soit dans les thématiques, soit dans les normes de sécurité. Mais c’est l’adaptabilité qui prime. Nous sommes en master recherche et pour se trouver, il faut expérimenter, explorer plusieurs pistes, ce que nous permettent toutes ces contraintes.

C. : Ce n’est pas une forme de censure, il faut juste changer la forme de ce que nous avons envie d’affirmer. Nous savons que nous allons ensuite rencontrer des contraintes, cela fait partie de notre vie d’artiste. Savoir s’adapter, c’est un passage obligé, il faudra répondre à des commandes, à un cahier des charges… En outre, certaines choses vues comme contraignantes au départ peuvent se transformer en opportunité de créer autrement. Cela nous permet parfois de jouer des cartes plus subtiles que l’évidence comme de ne faire que des poupées ou des choses très enfantines pour cette exposition.

Que vous apporte cette collaboration avec le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA ?

 C. : C’est toujours flatteur de les avoir avec nous, c’est une belle institution.

M.D. : Cela amène surtout d’autres personnes à l’exposition. C’est une chance et c’est bien aussi de voir des œuvres de Perrine Lacroix, détenues par le Frac, entrer en résonance avec nos productions.

C. : Globalement, ce partenariat, mais l’exposition en général délivre un message d’espoir pour nous car ça veut dire que nous y avons goûté une fois, nous allons pouvoir le refaire et un jour pouvoir en vivre !

Junkpage. Crédit photo : Xinyu Li et Emy Ginestal.

Informations pratiques

« Les enfants sont des gens sérieux »,
jusqu’au dimanche 4 mai,
Le Lieu Inspiré, Le Bouscat (33).