À la faveur de la 13e édition du festival Bruisme, organisé par Nage Libre, à Poitiers, date unique, le samedi 28 juin de l’incontournable musicien nord-américain, David Grubbs.

Résumer le parcours du natif de Louisville, Kentucky, c’est embrasser quatre décennies de musiques exigeantes, mêlant punk, hardcore, expé, minimalisme, musique concrète. C’est ouvrir l’un des carnets d’adresses les plus affolants — Codeine, Will Oldham, Royal Trux, Dirty Three, Tony Conrad, Pauline Oliveros, Matmos, John McEntire, Noël Akchoté, Mats Gustafsson, pour n’en citer qu’une poignée. C’est se souvenir que ce guitariste fut aussi homme de groupes, et lesquels : Bastro, Squirrel Bait, sans oublier Gastr del Sol avec l’ineffable Jim O’Rourke. C’est également se remémorer l’affolante effervescence de la scène chicagoane des années 1990 quand Windy City donnait le LA aux oreilles averties.

Un voyage musical

Depuis, Grubbs a quitté l’Illinois, devenant Sound Art Professor au Brooklyn College and Graduate Center de CUNY, et ne cesse de faire fructifier son art, fort désormais de quarante albums, en solitaire ou (toujours) bien accompagné, souvent publiés par l’étiquette Drag City, dont le récent Whistle from Above, nouvelle pièce somptueuse, où l’oiseau croise le fer avec Andrea Belfi, Nate Wooley, Nikos Veliotis et Rhodri Davies.

Toutefois, il serait vain de circonscrire sa carrière au champ musical, ses multiples collaborations avec la poétesse Susan Howe en attestent de même que ses projets avec des plasticiens tels Anthony McCall, Angela Bulloch, Doug Aitken, Stephen Prina. Voilà, tel est Grubbs, visage d’une Amérique plus séduisante que bouffonne. Be there or be square

Marc A. Bertin

Informations pratiques

David Grubbs,
Samedi 28 juin,
Le Confort Moderne, Poitiers (86).