Grand Angoulême a inauguré en mai dernier le Sentier métropolitain et ses 150 km de randonnée. Un dispositif collaboratif aux ambitions multiples : explorer la ville par ses marges, porter un nouveau regard sur le patrimoine et devenir le support de récits partagés.
Et si la randonnée urbaine était un moyen d’inventer la ville de demain, celle de l’après-pétrole et du lien entre les personnes ? C’est à peu près le postulat que développent les sentiers métropolitains, objets hybrides, issus des mondes de l’art et de l’aménagement, qui apparaissent comme une nouvelle pratique sociale dans les villes européennes depuis le début du XXIe siècle. Concrètement, un sentier est à la fois une infrastructure de transport pédestre, un espace d’échange et un équipement culturel à ciel ouvert.
Financé par le programme européen HUB-IN et piloté par l’Agence des Sentiers avec le support de GrandAngoulême, ce nouveau sentier propose donc quatre boucles de randonnée, organisées à partir des cours d’eau qui ont historiquement et économiquement modelé les 38 communes qu’il parcourt. Il traverse des zones méconnues, considérant avec la même attention vestiges de l’industrie du XIXe siècle et grands ensembles des années 1960.
Marche à travers le patrimoine
Si les tracés des sentiers sont désormais publiquement disponibles sous la forme de cartes et d’un livre, c’est en réalité dès la phase prospective que leur exploration était offerte à tous. Depuis 2023, les « Caravanes » ont régulièrement sillonné le territoire pour repérer les chemins et partager les savoirs en présence. Tels des laboratoires, ces groupes organisés de marcheurs rassemblaient habitants, professionnels de l’aménagement, du patrimoine, de la culture, des espaces naturels et des artistes. Ces derniers pouvaient ensuite répondre aux trois appels à projets lancés successivement afin de proposer des créations artistiques inspirées par leurs découvertes du territoire.
Une trentaine de projets ont ainsi émergé. Ces nouveaux récits sur l’agglomération et son patrimoine ponctuent le parcours, accessibles sur place ou via des QR codes. Ils invitent à ralentir dans une redécouverte de la ville quotidiennement traversée de façon véloce. On peut citer une production numérique de Bertrand Dezoteux, les captures des performances de Sarah Trouche ou d’Hortense Gauthier, les bandes dessinées de Quentin Dufour ou d’Ariane Ricard ainsi que les paroles d’habitants restituées dans le podcast de Léa Grange et Myriam Hassoun.
Hélène Dantic
Informations pratiques
Les sentiers pédestres du GrandAngoulême,
Ouverts à l’année,
Plus d’informations sur le site ici,