Du 21 juillet au 7 août, direction la bastide du Gers pour la 47e édition du plus grand rassemblement du genre dans le Sud-Ouest. Pluie d’étoiles internationales, jeunes turcs, festival bis, exposition…  

Comparaison n’est pas raison, mais, à l’image de son historique homologue helvète de Montreux, ce bon vieux Jazz in Marciac (JIM) a blanchi sous le harnais et se retrouve désormais confronté à l’inévitable disparition des légendes (satanée pyramide des âges), la nécessité de renouveler un (jeune) public de moins en moins porté sur la chose et l’impératif de la bonne fréquentation.

Or quoi de mieux qu’un certain cross-over pour s’assurer l’audience espérée ? Santana, loin de l’acid rock de ses débuts, pionnier de la sono mondiale, ayant croisé le fer avec John McLaughlin, Alice Coltrane, Wayne Shorter, Billy Cobham ou Jack DeJohnette, est assurément une belle carte à jouer. Tout comme Robert Plant, loin de ses hurlements heavy, mais depuis longtemps en quête de sonorités africaines, ou le toujours versatile Ben Harper. D’ailleurs, cette volonté déploie d’autres sacrés ambassadeurs : du légendaire Salif Keita au mythe brésilien Hermeto Pascoal.

Frisson ultime

Qui goûte aux voix trouvera moult plaisirs : Madeleine Peyroux, Veronica Swift, Adi Oasis, Dee Dee Bridgewater, Tyreek McDole ou l’inévitable Gregory Porter. Et qui apprécie les solistes se recueillera religieusement devant Sophie Alour, Christian Sands, Wynton Marsalis, Rhoda Scott, Amaro Freitas, Stefano di Batista, Joshua Redman.

Toutefois, ne nous voilons pas la face, le frisson ultime, ne serait-ce qu’à écrire ces lignes, c’est évidemment le retour de Herbie Hancock. Au petit jeu, si futile et si vain, des superlatifs, ne craignons pas de parler d’un dieu venu sur Terre nous offrir l’essence même de la beauté. Du second quintet de Miles Davis à la folle épopée Headhunters, de Blow Up à Colors, de Watermelon Man à Rock It en passant par Fat Albert Rotunda, plus de 60 ans de carrière avec le gotha jazz, une curiosité proverbiale, une réelle modestie (n’est-ce pas Keith Jarrett ?), un sens mélodique inouï, un phrasing loué par Michel Petrucciani… Tout quitter pour finir ses jours en écoutant en boucle Maiden Voyage (1966). Ou bien, savourer, les yeux fermés, le 29 juillet, le maître sur scène.

CHEMINS DE TERRE, CHEMINS DE FER

En 2024, Là Galerie Marciac ouvrait pour la première fois en plein cœur du village. Cette année, elle accueille un panorama couvrant quarante ans de travaux de Pascal Bazilé.

« L’atelier de Pascal Bazilé » constitue une quasi-rétrospective de la carrière du plasticien, né en 1957, et met en lumière la cohérence d’un parcours au-delà de la multiplicité des thèmes et des médiums abordés depuis les paysages ferroviaires de la fin des années 1980 jusqu’aux dessins et peintures les plus récents, comme la série des Poireaux (2024) ou Les Os (2025).

D’un côté, les objets les plus humbles et les plus banals du quotidien, motifs propres au genre de la nature morte, de l’autre, gares, ports et paysages industriels. Or, Bazilé se montre également sensible à certains paysages de campagne. En 2021, fraîchement installé dans le Gers, il part sur les chemins de l’Astarac en quête de la morphologie et des couleurs propres à la région.

Outre ces petits formats, quelques œuvres de grand format : la série des Blind Spots (2013 et 2019), inspirés des « passes » par couleur de l’imprimerie.

JUNKPAGE

Informations pratiques

Jazz in Marciac,
Du lundi 21 juillet au jeudi 7 août,
Marciac (32).

« L’atelier de Pascal Bazilé »,
Du lundi 21 juillet au jeudi 7 août,
Là Galerie Marciac, Marciac (32).