Chantant la Louisiane et son histoire, le bluesman américain Robert Finley embarque le public pour un aller simple en direction du Mississippi. 

Si la vie de Robert Finley était adaptée sur grand écran, pas sûr qu’une trilogie suffise pour en caser tous les rebondissements. Heureusement, le natif de Bernice, État de Louisiane, se charge lui-même de conter son épopée à travers une poignée de disques le plaçant dans la lignée des grands bluesmen américains du XXe siècle.

Quatre formats longs — plus le récent Hallelujah! Don’t Let The Devil Fool Ya, voilà qui peut sembler chiche pour un septuagénaire blanchi sous le harnais, n’étant de surcroît entré dans la carrière qu’en 2016 avec Age Don’t Mean a Thing

Plus vivant que jamais

Ancien de l’US Air Force, menuisier obligé de cesser son activité à cause d’un glaucome qui lui a fait perdre la vue, il enfonce le clou avec Goin’ Platinum! (2017), puis Sharecropper’s Son (2021) et enfin Black Bayou (2023).

Sonorités gospel, blues et rock, Robert Finley signe là un disque énergique et plus vivant que jamais — produit par Dan Auerbach, moitié des Black Keys —, à l’image d’Alligator Bait, où il raconte comment son grand-père s’est servi de lui comme appât pour capturer un des reptiles !

Sa venue pour une date unique dans la région prend une allure d’événement, à l’image de sa récente livraison 100% gospel, enregistrée avec un backing band 5 étoiles : Barrie Cadogan (Little Barrie, Primal Scream, The The) ; Malcolm Catto (The Heliocentrics, Madlib, DJ Shadow) ; Tommy Brenneck ; Ray Jacildo ; le fidèle Auerbach ; et sa fille Christy Johnson. Distribution folle au service d’un album enregistré live en une seule journée, en souvenir des vaches maigres quand Finley improvisait pour un dollar. « The good Lord said, ‘If you open your mouth, I’ll speak for you’. »

Louis Colas

Informations pratiques

Robert Finley,
vendredi 17 octobre, 20h30,
Espace Brémontier, Arès (33).