Du 24 au 26 octobre, vivez une expérience inoubliable à Grand Cognac, lors du Ban de la distillation qui vous embarque pour un véritable voyage sensoriel au cœur du terroir cognaçais et de ses alentours. La parole à Jérôme Sourisseau, président de l’agglomération de Grand Cognac, et instigateur de la manifestation.
Pourquoi avoir créé le Ban de la Distillation ? Pourquoi est-ce important d’avoir ce moment de célébration ici, à Cognac ?
En termes de surface, nous sommes le premier vignoble de France. Pour autant, depuis plus de 20 ans, il n’y avait plus de moment de fêtes des vendanges. C’est sûrement lié au fait que pour nous, producteurs de Cognac, les vendanges représentent le début de l’histoire. L’étape fondamentale pour le cognac, c’est la distillation. C’est là où l’on va sublimer le vin, en extraire les meilleurs arômes pour constituer l’eau-de-vie de Cognac qu’on va mettre en vieillissement.
Il y a longtemps que j’avais cette idée de célébrer ce moment. J’en avais parlé à quelques amis, mais sans vraiment appuyer sur le bouton. La reconnaissance des savoir-faire du cognac au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO a été déterminante pour franchir le cap. Je voulais aussi une mise en valeur de la culture qui gravite autour du cognac. Son empreinte dans la littérature, la musique, le cinéma, etc. Tout cela m’a conduit à proposer non pas un ban des vendanges, mais un « ban de la distillation ».
Un événement qui permet aussi d’ouvrir des lieux qui sont toujours fermés au public ! Ce qui nous permet d’avoir une carte d’attractivité supplémentaire pour atteindre notre objectif de développement touristique qui est de doubler le nombre de touristes reçus d’ici 2030. Autant d’éléments ayant conduit à la création du Ban de la Distillation avec tous les acteurs de la filière.
Que représente le moment de la distillation pour les producteurs ?
Le procédé de la distillation est ancien et provient de nombreux épisodes historiques. C’est un processus qui a structuré toute la région. Il se fait 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, avec des étapes précises, et requiert une attention de tous les instants. C’est une étape qui a occupé les vignerons pendant les périodes d’hiver en chevet de la distillation.
Cela a aussi amené les productions à se renseigner sur le monde extérieur car dès le XVIIIe siècle, le cognac se vend le plus à l’étranger. La distillation est un acte puissant de création ayant une influence sur la culture et l’approche du temps des producteurs.
Tout le monde du cognac joue-t-il le jeu pour cette fête ?
Il y a eu une évolution très forte car pendant longtemps les viticulteurs cognaçais étaient plutôt cachés pour plein de raisons. Dans les années 1990, il y a eu un mouvement d’ouverture des portes, pour montrer ses savoir-faire, faire découvrir. Aujourd’hui, beaucoup ouvrent volontiers leurs chais. Pour le Ban de la Distillation, nous avons beaucoup de retours à notre appel à participation.
Pour le cognac, le contexte international est assez tendu en ce moment… Le Ban de la Distillation cherche-t-il à montrer ce produit autrement que coincé dans une guerre douanière ?
Bien sûr ! Il y a également une volonté que les Français se réapproprient ce joyau national ! Nous vendons aujourd’hui essentiellement à l’international : 98% des ventes pour seulement 2% en France… C’est pourtant un produit qui représente la France à l’étranger au premier chef.
Et le fait qu’il soit emblématique le met en difficulté avec les taxes car, à chaque fois qu’on veut attaquer la France, on attaque le cognac. Une situation paradoxale que nous voulons faire évoluer avec le Ban de la Distillation pour que les Français puissent redécouvrir le cognac et tout son univers au-delà de la boisson alcoolisée.
Il s’agit de la troisième édition. Pour les deux premières, les visiteurs étaient-ils au rendez-vous ?
Le nombre d’activités augmente, le nombre de visiteurs aussi. Nous sommes sur une croissance sereine et maîtrisée. L’engouement suscité dans la région, le nombre de visiteurs, les parrains illustres… Tout cela répond à nos objectifs. J’espère que d’ici 10 à 15 ans, bien après moi, l’événement aura encore plus de notoriété qu’aujourd’hui ! Cette année déjà, nous passons à 3 jours au lieu d’un week-end auparavant.
Pouvez-vous nous présenter le programme de cette troisième édition ?
Nous allons retrouver des choses traditionnelles comme les portes ouvertes dans les distilleries. Il y a aussi un grand banquet, des visites exceptionnelles, des initiations sur le cocktail à base de cognac, des lectures pour apprécier le cognac dans la littérature. Il y aura aussi un concert aux Abattoirs avec notamment le groupe Chef and The Gang le samedi soir. J’invite tout le monde à aller voir sur le site internet pour découvrir tout le programme.
Un coup de cœur à partager ?
Voilà qui est difficile… À quelqu’un qui ne connaît vraiment pas et viendrait pour la première fois, je suggère de visiter une distillerie voire prendre un brunch dans une petite distillerie. Parmi mes autres moments favoris, les concerts qui se déroulent dans une distillerie. Un moment magique.
Propos recueillis par la rédaction
Informations pratiques
Ban de la Distillation,
du vendredi 24 au dimanche 26 octobre,
Cognac (16).