Arthur Satàn, l’ex-frontman de J.C. Satàn, quatre ans après son premier effort solo, accouche de son « Double blanc », magnum opus qu’il défend avec une passion intacte sur scène, ce mois-ci à Limoges.

Cheveux poivre et sel, mais regard toujours espiègle, Arthur Larregle a confirmé sa mue en orfèvre d’un pop rock léché avec la sortie en avril dernier d’un double album, A Journey That Never Was. 17 titres et 1h06 au compteur, dont aucun n’est à jeter.

Parcours musical fascinant

Un parcours fascinant pour ce Bordelais qui fit ses armes dans des formations punk et garage (Polar Strong, Meatards, Hoodlum, Mandingo…), mais pas complètement étonnant pour qui avait déjà décelé ces notes beatlesiennes disséminées dans les cinq albums sortis par sa bande la plus connue, J.C. Satàn.

En 2021, surprise, à la faveur d’un fructueux confinement, le songwriter girondin sort sur la fidèle étiquette Born Bad So Far So Good, premier album solo aux arrangements acoustiques. Le bonhomme s’adoucit, admettant même considérer un des titres comme une mini-thérapie.

L’exercice doit avoir du bon, puisque le beau diable double la mise cette année avec ce « voyage qui n’a jamais existé », donc. D’entrée de jeu, clavecin, chœurs harmonieux et violoncelle suggèrent un territoire similaire. Mais chassez le rocker…

Toujours aussi hargneux sur scène

Béats, on passe du glam de T. Rex à la pop des Kinks, de l’americana de Neil Young à la britpop nerveuse de Supergrass… les parrains Queens of the Stone Age, énorme influence, ne sont jamais loin non plus, tout comme le cousin Ty Segall, autre hyperactif curieux.

« I know they wanna crucify me / on the altar of rock’n’roll », chante-t-il sur Crucify Me : plus J.C. que Satàn ? Ce qui est sûr, c’est qu’on ne lui jettera pas la pierre. Accompagné d’un solide quintette et toujours aussi hargneux sur scène, c’est surtout des fleurs qu’il récoltera.

Benjamin Brunet

Informations pratiques

Arthur Satàn + Cigogne,
vendredi 14 novembre, 20h30,
CCM John Lennon, Limoges (87).