Figure musicale attachante, en activité depuis 1966, Murray Head reprend la route pour délivrer les succès d’une étonnante carrière avec une date bordelaise très attendue à la salle des fêtes du Grand-Parc.
Alors qu’il fêtera ses 80 ans le 5 mars 2026, Murray Head, n’entend pas prendre sa retraite. Enfant de la balle — un père réalisateur de documentaires, une mère actrice —, sous contrat dès le mitan des années 1960, le Londonien a tracé une route où musique et cinéma se sont toujours tenu la main.
Bien qu’engagé sur l’album de la comédie musicale Jesus Christ Superstar, aux côtés de Ian Gillan, chanteur de Deep Purple, c’est sur pellicule qu’il imprime d’abord sa présence hautement charismatique : The Family Way (1966), dont la B.O. est signée Paul McCartney ; À cœur joie (1967), où il partage l’affiche avec Brigitte Bardot et Jean Rochefort. Puis, en 1971, l’explosion dans le culte Un dimanche comme les autres de John Schlesinger.
Love story avec la France
La décennie 1970 marque en outre le début d’une longue et fructueuse love story avec la France. Ancien élève du lycée français Charles-de-Gaulle, à South Kensington, Murray, parfaitement bilingue, apparaît dans de nombreuses productions hexagonales devant la caméra d’Édouard Molinaro, Richard Berry, et même Mireille Darc !
Toutefois, auteur et compositeur, largement nourri de folk, il n’abandonne pas ses rêves de chanteur. Si Nigel Lived (1972) est un échec cuisant, Say It Ain’t So, devient l’un des plus gros succès de 1975. Murray Head s’impose dans tous les classements, y compris français. Côté cinéma, il musarde aussi bien chez Juan Antonio Bardem que chez Just Jaeckin. Décidemment insaisissable…
Jamais là où on l’envisage
Quand les années 1980 toquent à la porte, l’homme semble saisi d’une fringale inédite, publiant pas moins de 5 albums, à un rythme soutenu. Exit, le songwriter à la James Taylor, le voilà tel un émule synthétique de Robert Palmer avec force tube à la clef tels Corporation Corridors, One Night in Bangkok. Parallèlement, il ne cesse de composer pour le cinéma : Cocktail Molotov ; Pour cent briques, t’as plus rien… ; The Flying Devils ; À gauche en sortant de l’ascenseur ; Un été d’orages. Jamais là où on l’envisage, il engage Steve Hillage de Gong pour produire Sooner or Later en 1987.
Les années 1990 ont un goût de sirop d’érable. Sa rencontre avec Luc Plamondon lui ouvre grand les portes du Québec alors qu’en France il enregistre India Song d’après Marguerite Duras… avant de se passionner pour les amours tumultueuses entre George Sand et Alfred de Musset. Résultat : Les Enfants du siècle (1999) de Diane Kurys dont il a écrit le scénario.
Infatigable Murray Head
Nouveau siècle mais programme inchangé : un pied au Québec avec des fortunes diverses, un autre en Angleterre, notamment pour la télévision. Les disques deviennent plus rares : Rien n’est écrit, florilège de chansons françaises et de nouvelles versions, en 2008, suivi par My Back Pages, en 2012, où il reprend The Who, Roxy Music, Spencer Davis Group et Bob Dylan…
Entre temps, sort son autobiographie, En Passant (2011). Néanmoins, infatigable, Murray Head n’arrête pas les tournées, particulièrement en France, où il a trouvé sa querencia à Saucède, dans le Béarn. Dandy chéri, musicien accompli, acteur singulier, Murray Head n’a pas encore tiré sa révérence. Et c’est tant mieux.
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Informations pratiques
Murray Head,
vendredi 19 décembre, 20h30,
salle des fêtes du Grand-Parc, Bordeaux (33).