Jusqu’au samedi 3 janvier 2026, la galerie Kaxu, à Bayonne, accueille l’exposition Hip Hop Diary of a a fly girl 1986-1996 Paris, une rétrospective consacrée à la photographe française Maï Lucas.

Pour cette saison, la galerie bayonnaise Kaxu invite à plonger au cœur de l’intime. Un nouveau cycle qui débute avec l’exposition « Hip Hop Diary of a Fly Girl, 1986-1996 Paris » de la photographe Maï Lucas, une immersion dans les rues parisiennes de la fin des années 1980, théâtre urbain de l’éclosion du hip-hop.

Dès les prémices de ce qui allait devenir un mouvement musical majeur, la jeune femme franco-vietnamienne, alors en pleine construction, a décelé l’importance de ce à quoi elle assistait et participait, se reconnaissant dans cette culture contestataire.

Une génération en quête d’identité

En dépit de leur différentes origines, sociales comme ethniques, ceux qui la modèlent ont en commun de vouloir trouver leur propre voie d’expression alors que leur voix n’est que peu entendue. Faite de fils et filles de bonne famille comme de jeunes de banlieue, cette génération en quête d’identité, déchirée entre culture familiale et culture du pays où ils ont grandi, est parvenue à se détacher des codes dominants en créant son propre style vestimentaire, son propre langage et son propre rythme. Baggy, freestyle et breakdance témoignent de ce métissage de cultures urbaines, américaines et françaises.

Avec son appareil photo, Maï Lucas a immortalisé les jeunes artistes qu’elle côtoie, qu’ils soient musiciens, chanteurs, danseurs ou graffeurs. Des amis qui quelques années plus tard porteront les noms de JoeyStarr, MC Solaar, Vincent Cassel, Assassin, Lady V, Futura 2000, Oxmo Puccino ou encore Ladie’s Night.

En arrière-plan, se distinguent des lieux emblématiques du mouvement comme Ticaret, le terrain vague de La Chapelle, le Globo et Radio Nova. Dix années capturées qui permettent en filigrane de mettre en lumière le rôle moteur des femmes dans la genèse du hip-hop, avec la présence des fly girls, locution intraduisible en français que la photographe définit comme des filles déterminées voulant apporter leur pierre à l’édifice.

Aux images prises sur le vif, en noir et blanc ou en couleurs, se mêlent portraits intimes et photographies commerciales. À l’intersection de l’expression artistique et du travail documentaire, de la trentaine de clichés exposés jusqu’au 3 janvier 2026, en grand comme en petit format, émanent désir d’émancipation, soif de liberté et énergie créative.

Flora Étienne

Informations pratiques

« Hip Hop Diary of a Fly Girl, 1986-1996 Paris », Maï Lucas,
jusqu’au samedi 3 janvier 2026,
Kaxu galerie, Bayonne (64).