Recommandation hardcore du moment Coilguns. Provenance : Suisse. Destination : votre cœur qui saigne. Étapes : Bordeaux et La Rochelle.

Le hardcore et le post-hardcore dans le même starter pack. Le vocaliste Louis Jucker a expliqué que si Coilguns a intitulé Odd Love (« amour étrange ») l’album paru en fin d’année dernière, c’est après l’acceptation de cette vérité : l’étrangeté est leur normalité.

Étrange d’avoir duré tant d’années. Étrange d’avoir trouvé sa place dans une « scène », ce concept en lequel le groupe concède volontiers n’avoir jamais cru. Étrange d’avoir des fans et d’être aimé, sans doute. Et pourtant. Voilà Coilguns, occupé à sillonner sans relâche toutes autoroutes entre Zurich, Toulouse, Bruxelles et Gdańsk.

Un cœur noir qui saigne comme blason

Avec deux haltes en région (Bordeaux et La Rochelle) après un premier week-end impeccable en mars dernier (en festival à La Nef d’Angoulême et à La Ferronnerie à Pau sous le patronage toujours qualitatif du label organisateur À Tant Rêver Du Roi).

À l’heure où la musique se checke en ligne avec une fréquence d’échantillonnage de 48 kHz, sa description est bien futile. Transmettons l’essentiel : le combo noise est originaire de Suisse (« Bonsoir La Chaux-de-Fonds ! Vous êtes chauds ? »), il exporte la meilleure noise indé actuelle produite en Confédération helvétique et pour blason il choisit un cœur noir qui saigne.

Coilguns vit dans ce monde où la salle de répétition est le salon, la cuisine et un peu la chambre à coucher et où l’on part enregistrer un album dans un studio au fond d’un fjord sur la route la plus au nord que le van n’aura jamais empruntée, après un ferry, de longs tunnels et une barrière posée là pour des moutons. Tout cela s’entend.

Guillaume Gwardeath

Informations pratiques

Coilguns+ Doodseskader,
jeudi 15 mai, 20h30,
IBOAT, Bordeaux (33).

Coilguns + Going Off + Treaks,
mardi 20 mai,
La Sirène, La Rochelle (17).