Un nouveau festival au Futuroscope, deux jeunes promesses à la Rock School Barbey, une légende vivante au Théâtre Femina… Tour d’horizon des meilleurs concerts rap de Poitiers à Bordeaux.

Golden Coast, Grünt Festival, Hypnotize, le Demi-Festival, Rest In Zik… depuis quelques années maintenant, les festivals dédiés au rap se multiplient en France. Et cette année, un nouveau fait son apparition : l’Urban Corner.

Samedi 13 septembre, l’Arena Futuroscope de Poitiers s’apprête à accueillir plusieurs légendes vivantes du rap français : Rohff, Sniper, Seth Gueko, Stomy Bugsy ou encore Driver,  pour interpréter tous leurs plus grands classiques de Gravé dans la roche de Sniper à Qui est l’exemple de Rohff, en passant par Mon papa à moi est un gangster de Stomy Bugsy.

À noter, la présence de Cut Killer en guise de host pour animer les shows, mais aussi de Benjamin Epps, jeune pousse portée sur le style old school, prisé des old-timers. Et qui, au passage, du haut de ses 29 ans, fait (un peu) baisser la moyenne d’âge. Soit un festival clairement destiné aux plus nostalgiques, mais qui peut également permettre aux plus jeunes de découvrir tout un pan de l’histoire du rap français.

Boom-bap soyeuses

Le 19 septembre, place à Leo SVR et Okis à  la Rock School Barbey: réunis le temps d’un concert, ils font partie des plus prometteurs talents de leur génération. Avec Leo SVR, on a droit à des images simples mais ultra efficaces, rappées sur de la detroit et de la trap (« Nous ça bouge pas, comme les magazines de la salle d’attente ») . Originaire de Saint-Vincent-de-Reins, petite bourgade située à une heure de Lyon (d’où le SVR dans son nom), il a sorti Sunchaser en début d’année, un des meilleurs projets du genre, que l’on a hâte de découvrir sur scène.

Okis, lui, a récemment signé Double crème, entièrement produit par l’excellent Mani Deïz. On y retrouve flows chaloupés et rimes affûtés du rappeur lyonnais, sur des prods boom-bap soyeuses. Deux excellents rappeurs pour le prix d’un, que demander de plus ?

Kery James, « dignes héritiers des poètes »

Enfin, mercredi 24 septembre, Kery James s’empare du Théâtre Femina pour un spectacle intitulé RAP (Résistance, Amour et Poésie). Après avoir réalisé des films pour Netflix, joué dans des pièces de théâtre, l’ancien membre d’Ideal J, groupe qu’il formait avec le regretté DJ Mehdi, investit cette prestigieuse salle pour y jouer tous ses plus grands classiques (Banlieusards, Lettre à la république, Le retour du rap français…).

Pour l’occasion, il sera entouré d’un live band, pour une tournée acoustique qui sied parfaitement à la musique qu’il propose désormais. Une juste récompense pour celui que Charles Aznavour avait adoubé en son temps, lui qui qualifiait les rappeurs de « dignes héritiers des poètes ». N’en déplaise à Arthur de Watrigant, journaliste à L’incorrect, qui a déclaré en juin dernier sur le plateau de C News que « le rap est une sous-culture », comme Éric Zemmour l’avait fait une dizaine d’années plus tôt. Orelsan avait alors rétorqué « sauf que c’est nous le futur » dans un son, et on trouve que ça reste une excellente réponse. Même 10 ans après.

Clément Bouillé

Informations pratiques

Urban Corner,
samedi 13 septembre, 19h,
Arena Futuroscope, Chasseneuil-du-Poitou (86).

Leo SVR + Okis,
vendredi 19 septembre, 20h30,
Rock School Barbey, Bordeaux (33).

R(Résistance)A(Amour)P(Poésie), Kery James,
mercredi 24 septembre, 20h30,
Théâtre Femina, Bordeaux (33).