De passage à La Rochelle, l’irrésistible trio de Californie Automatic nous ramène à une époque où post-punk dansant et new wave naissante agitaient les jeunes gens modernes.
Rock sans guitares, new wave pour Gen Z, chouchous des créateurs de mode… Automatic, de prime abord, pourrait autant attiser la curiosité que l’irritation. Mais on parie que les plus ouverts d’esprit, sourds aux invitations de méfiance qu’inspire généralement la « hype », auront succombé assez vite aux énormes lignes de basse de Halle Saxon, qui happent l’auditeur dès les premières écoutes.
Surtout lorsqu’elles sont si bien soutenues par la batterie métronomique de Lola Dompé. Ajoutez à cela les synthés, aussi mélodiques qu’atmosphériques, d’Izzy Glaudini, et vous avez le tiercé gagnant.
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Trois américaines qui ont tout compris
Insolemment jeunes, les trois Américaines ont déjà tout compris et sont plus intéressées par la vision, l’esthétique et la passion que la technique. Les références sont excellentes bien sûr : la concision urgente de Wire, le groove d’ESG, les clins d’œil au dancefloor de New Order…
Écouter Automatic, c’est penser inévitablement à ce moment fatidique, entre la fin des années 1970 et le début des années 1980, où le punk allait peu à peu se couvrir du vernis synthétique de la new wave, pour le meilleur et pour le pire.
On ne sera donc pas surpris d’apprendre que le trio tient son nom d’un morceau paru sur le premier album des Go-Go’s, Beauty and The Beat ; un groupe à l’origine punk, mais qui finit récupéré par le système, selon Glaudini. Gageons que sa formation à elle, qui pond à un rythme régulier des albums de plus en plus inventifs (le dernier en date, Is It Now?, est leur meilleur à ce jour) et semble garder la tête froide, n’est pas promise au même avenir.
Benjamin Brunet
Informations pratiques
Automatic + Pip Blom,
vendredi 21 novembre, 20h,
La Sirène, La Rochelle (17)