Fêtant son 30e anniversaire, ce réseau regroupant 52 musées en Nouvelle-Aquitaine propose au public de nombreuses ressources pédagogiques accessibles sur son site avec notamment près de 75 000 œuvres à découvrir. Entretien avec Fabienne Texier, attachée principale de conservation aux musées de Niort et présidente du conseil d’administration de la structure.
Pouvez-vous nous présenter Alienor.org?
Alienor.org est une association loi 1901 forte de 52 musées en Nouvelle-Aquitaine, fondée en 1995 dans l’ancienne région Poitou-Charentes. Elle a pour vocation première d’aider les musées adhérents à gérer informatiquement leur collection. Ensuite, un site internet a été mis en place, en 1998, pour ouvrir les collections au grand public. Notre extension sur toute la région Nouvelle-Aquitaine a commencé à partir de la redéfinition des régions en 2016.
Que peut-on trouver sur votre site ?
En premier lieu, les collections regroupant des œuvres venant des différents musées adhérents. Elles peuvent être étudiées par tout le monde : scientifiques, étudiants, collectionneurs, scolaires mais aussi curieux. Nous proposons aussi des productions d’expositions virtuelles à partir des collections, qu’elles soient transversales ou plus pointues sur une œuvre en particulier. Nous avons aussi des feuilletons d’expositions comme nous l’avons fait l’an passé pour les Jeux olympiques de Paris.
Que peut-on trouver dans ces collections ?
C’est extrêmement vaste ! Notre base recouvre à peu près tous les sujets de l’histoire de l’art, de l’archéologie, de l’ethnographie… Que ce soit au niveau régional, national ou international. Pour l’ethnographie par exemple, le Muséum de La Rochelle, le musée de Rochefort et le musée d’Angoulême ont à eux trois une richesse de collection à peu près équivalente à celle du musée du Quai Branly à Paris.
Expositions virtuelles, visite de musée en 3D, catalogue d’œuvres, vos ressources sont conséquentes et variées, tout cela est-il mis à disposition du public ou est-ce un portail réservé aux professionnels ?
C’est tout public et visible du monde entier ! Les professionnels viennent sur notre site essentiellement pour travailler et trouver de la ressource avec notre base de données. L’autre partie est plus utilisée par tous les publics
Vous avez aussi un volet de relai des agendas culturels de vos 52 musées adhérents. Est-ce la volonté d’être aussi la vitrine de leurs activités en Nouvelle-Aquitaine ?
Absolument. Une vitrine tant au niveau de l’actualité comme les expositions temporaires que des informations pratiques (tarifs, horaires d’ouverture…). Pour le moment ne sont visibles que nos musées adhérents car c’est grâce à eux que nous pouvons vivre, développer notre base de données et proposer nos outils. Tout cela coûte de l’argent et il faut qu’ils soient avec nous dans le projet. Nous envisageons tout de même une adhésion de très bas niveau permettant à tous les musées de figurer dans notre partie agenda. Une réflexion que nous souhaitons pousser et nous avons des demandes dans ce sens.
Quels sont les autres axes de développement du réseau ?
Après avoir entièrement refait notre site, nous allons nous atteler à des actions plus techniques comme l’amélioration considérable de nos outils mis à disposition des musées. Cela ne sera pas directement visible du grand public mais c’est une mission essentielle de notre réseau. Certains musées ont au départ adhéré uniquement pour pouvoir avoir des visuels 3D de certaines œuvres de leur collection car c’est un très bon rapport qualité-prix comparé à la venue d’une société extérieure. Souvent, ensuite, ils voient l’intérêt des autres possibilités du réseau et font progresser leurs cotisations vers plus de possibilités.
Si nous nous donnons rendez-vous dans 10 ans, où pourrons-nous trouver le réseau Alienor.org ?
Peut-être sera-t-il dans la région Centre ou dans la région Bretagne, nous sommes tout à fait OK pour nous ouvrir à d’autres territoires. Tout en travaillant sur le fait d’augmenter notre nombre d’adhérents en Nouvelle-Aquitaine, nous en gagnons tous les ans d’ailleurs, ce qui est déjà très réjouissant.
Propos recueillis par Guillaume Fournier