Du 16 au 23 septembre, le Festival Cadences déploie pour la 23e année sa riche programmation à Arcachon et dans 12 autres villes girondines. De la danse à foison, grandiose autant qu’intimiste, entre plage et salle, quel meilleur remède à la rentrée ? Tour d’horizon non-exhaustif des palpitations de cette édition.

Amala Dianor, le célébré

On ne l’arrête plus ! Le prolifique chorégraphe Amala Dianor, dont les spectacles parcourent les scènes françaises cette année, est ici mis à l’honneur. DUB, vrai concentré de vibrations multiculturelles fera trembler le Théâtre Olympia, et le duo M&M s’épanouira au Théâtre de la Mer, scène à ciel ouvert sur la plage.

Puis, direction l’écrin de l’Auditorium de Bordeaux pour découvrir Gesualdo Passione, une pièce pour quatre interprètes, créée avec la compagnie des Arts Florissants, où la musique baroque rencontre la danse contemporaine. La partition Respons des Ténèbres de Carlo Gesualdo, compositeur du XVIIe siècle, se fait le nouveau terrain de jeu d’Amala Dianor pour ses hybridations de styles chorégraphiques, entre danse contemporaine, danses urbaines et techniques classiques. Et si la curiosité d’éprouver au plus près la vibe Dianor  vous titille, venez transpirer à la barre qu’il animera sur la plage.

Illustres noms d’ici et d’ailleurs

Parmi les autres têtes d’affiche de l’édition 2025 du festival Cadences, le Malandain Ballet Biarritz avec La Chambre d’amour, pièce phare créée en 2000 par Thierry Malandain pour la troupe, dont il quittera bientôt la direction après 27 ans de labeur. Inspiré par le Pays basque, espace où l’océan tutoie les étoiles, ce ballet convoque de grands mythes amoureux tragiques, d’Ura et Ederra jusqu’à Adam et Ève, en passant par Roméo et Juliette.

Aussi, la brillante Marie-Claude Pietragalla, bien connue des festivaliers, et Julien Derouault créeront Don Quichotte à Gujan-Mestras. Dans cette pièce de groupe, le duo d’artistes transporte l’épopée du chevalier, fou rêveur, et de son compagnon Sancho Panza dans un futur pas si lointain, gouverné par la technologie. On y croise une Dulcinée changée en intelligence artificielle, des géants numériques et des moulins à données, dans un combat entre danse lyrique et gestuelle syncopée.

Venu d’autres contrées, le Ballet de São Paulo est quant à lui le grand invité de cette édition dans le cadre de la saison Brésil en France, pour deux pièces en un soir, de la chorégraphe Rafaela Sahyoun. Avec Fôlego, créée en 2024, entrons dans la transe avec 14 danseurs par une répétition éprouvante de mouvements. Et dans Boca Abissal, nouvelle création chorale, la circularité hypnotique des déplacements nous emportera au son de beats electro brésiliens.

Subvertir les codes

Comme toujours, Cadences fait aussi la part belle à la jeune création. L’énergique chorégraphe et danseuse Leïla Ka, auréolée de succès, joue Maldonne à La-Teste-de-Buch. Ce quintette féminin a l’étoffe d’une bouffée, d’un souffle d’émotions, qui nous étreint et nous délivre à la fois. On casse les carcans, on célèbre la sororité et on embrasse la liberté !

De son côté, le chorégraphe Daniel Ramos bouscule les clichés du danseur flamenco avec Identity, où trois interprètes dépeignent les multiples états, expériences et contradictions qui font la singularité d’un être. À noter aussi la présence d’Ana Pérez, autre danseuse flamenca qui croise tradition et réinvention. Elle propose deux pièces, dont Stans. En duo avec un guitariste, et de sa gestuelle flamenca unique, elle donne à voir un corps qui résiste, reste debout, malgré l’adversité. La promesse d’une proposition de haut vol au Théâtre de la Mer, sur fond d’immensité océanique…

Hanna Laborde

Informations pratiques

Festival Cadences,
du mardi 16 au mardi 23 septembre,
Arcachon (33).