Inspiré par une légende basque, le ballet La chambre d’amour signé Thierry Malandain revient du 27 au 28 décembre, à Biarritz, 25 ans après sa création.

Alors qu’il s’apprête à tirer sa révérence, Thierry Malandain renoue avec l’une de ses premières créations. Près d’un quart de siècle plus tard, après 90 ballets et 40 ans de carrière, le chorégraphe de renom boucle la boucle en reprenant son premier ballet, écrit à son arrivée au Centre Chorégraphique National de Biarritz, où il a passé ces 27 dernières années.

Avec La Chambre d’amour, le danseur originaire de Normandie a choisi de rendre hommage à la terre qui l’a accueilli. Il s’est approprié une légende romantique du XVIIIe siècle qui se serait déroulée au cœur de la grotte ayant donné son nom à la pièce, située à Anglet, face à l’océan.

Les mythes des grands amoureux

Celle-ci raconte l’histoire d’Ura et Ederra [eau et beauté, en basque, NDLR] qui trouvent refuge dans cette forteresse naturelle à flanc de falaise pour s’aimer en secret malgré la désapprobation du père de la jeune femme. Aveuglés par leur amour, ils auraient été surpris par la marée un jour de tempête, leur coûtant la vie et scellant tragiquement leur destinée. Au petit matin, leurs corps auraient été retrouvés enlacés sur le sable.

À rebours de la solitude dans laquelle les amants ont disparu, le chorégraphe les unit sur scène à d’autres couples maudits issus des textes bibliques ou de la littérature romantique tels Adam et Ève, Roméo et Juliette, Didon et Énée, Orphée et Eurydice, Caïn et Abel ou encore Othello, Iago et Desdémone.

Pour ce spectacle, Thierry Malandain a fait appel pour la première fois de sa carrière à un compositeur, Peio Çabalette. Le compositeur, harmonisateur et musicien, professeur d’écriture au conservatoire Maurice Ravel de Bayonne, signe une partition symphonique originale pour piano et orchestre qui est, avec cette légende, la source d’inspiration du danseur classique.

Une expérience éphémère

Il en naît un ballet audacieux, puissant et poétique sur la vie, la mort, mais surtout sur les mythes des grands amoureux,  magistralement porté par vingt-deux danseurs du Malandain Ballet Biarritz.

Après une première représentation au festival Le Temps d’Aimer la danse en septembre dernier,  cette nouvelle version de La Chambre d’amour sera reprise à la Gare du Midi de Biarritz, les 27 et 28 décembre prochains. Brièveté de l’existence, dernières années de Thierry Malandain en tant que directeur du CCN et virtuosité de ce ballet appellent à profiter de cette expérience éphémère.

Flora Étienne

Informations pratiques

La Chambre d’amour, chorégraphie Thierry Malandain, musique Peio Çabalette,
CCN Malandain Ballet Biarritz,
samedi 27 décembre, 20h30, dimanche 28 décembre, 17h et 20h30,
Gare du Midi, Biarritz (64).