Reconversion de Thomas De Pourquery, un saxophoniste jazz surdoué en chaman glam-disco-pop. Par chance, sa navette spatiale se pose le temps d’un soir à Cenon.

C’est donc un saxophoniste français de 47 ans qui redonne ses lettres de noblesse au mot « diva » ; car c’est ainsi qu’il se définit et, après avoir vu la bête en concert, on veut bien lui accorder ce titre, dans tout ce qu’il évoque de plus grandiose et flamboyant.

Un retour en arrière s’impose : ado, quand il ne déambule pas sur sa 103 SP dans les rues de Bondy, le jeune Thomas se met au saxo et écrit ses premières chansons. Le talent est au rendez-vous : Conservatoire de Paris, Orchestre national de jazz, 1er prix au concours de la Défense… l’itinéraire modèle du petit génie presque énervant.

Puissant et émouvant

Mais le bonhomme aime s’aventurer hors des sentiers battus : fricotage avec le groupe punk Rigolus, création du raout caritatif The Brain Festival, expérimentation à quatre synthés avec DPZ & The Holy Synths… On n’est donc pas surpris lorsque le sieur de Pourquery débarque en 2014 avec un nouveau groupe, Supersonik, et un album hommage à Sun Ra, grand prêtre américain du jazz cosmique.

Mais le voyage ne s’arrête pas là : pour son premier effort publié en son nom, le titanesque Let the Monster Fall (2024), il convoque l’esprit de ses idoles les plus glam (Prince, Bowie, The Flaming Lips), troque son instrument pour le chant et recrute Yodelice pour une production psyché-pop mâtinée d’electro et de disco.

Ça groove sévère et le souffleur nous dévoile un bel organe, tour à tour puissant et émouvant. Sur scène, showman extravagant entouré de fidèles acolytes (Sylvain Daniel, David Aknin, Étienne Jaumet et Akemi Fujimori), il emporte en un claquement de doigts la foule dans ses délires stratosphériques. Paré au décollage ?

Benjamin Brunet

Informations pratiques

Thomas de Pourquery + Vonfelt,
vendredi 9 mai, 20h30,
Le Rocher de Palmer, Cenon (33).