48e édition et toujours juvénile, le poitiers film festival est sans cesse à la recherche des futurs talents. Camille Sanz, déléguée générale du festival, nous met en appétit.
DE BEAUX LENDEMAINS
Comment fait-on pour promouvoir la nouvelle génération année après année ? Y a-t-il suffisamment de talents ?
À l’international, le vivier est conséquent ! Nous sélectionnons 1 500 films, provenant d’écoles de cinéma, soit les talents d’aujourd’hui et surtout de demain, pour n’en retenir qu’une quarantaine. En outre, chaque année, nous diversifions notre regard via un focus géographique spécifique en nous concentrant sur les premiers et deuxièmes longs métrages des 25-40 ans.
Nous avons, en outre, mis en place un dispositif d’ateliers professionnels accompagnant 6 jeunes talents pour développer un long métrage ; c’est une forme d’aide pour entrer sur le marché international, un premier tremplin vers les professionnels. De même, avec nos homologues du FIFIB à Bordeaux, du festival du film de Contis et des Rencontres internationales du moyen métrage de Brive-la-Gaillarde, nous sommes membres du dispositif néo-aquitain Talents en court, qui accompagne la pratique amateur vers la création professionnelle.
Le Poitiers Film Festival est devenu un endroit de repérages, identifié pour demain par les producteurs qui se déplacent. Nous sommes un vivier des écritures contemporaines. Cette année, les sujets d’actualité sont nombreux — exils, guerre en Ukraine, question de genres, problèmes environnementaux. Nous sommes un festival particulièrement fréquenté par les 18-25 ans qui se déplacent pour rencontrer les cinéastes et les jeunes cinéastes apprécient de rencontrer leur public.
Vous consacrez un focus au cinéma italien. Comment va-t-il ?
Via les écoles de cinéma, nous avions de bonnes nouvelles. Certes, ce sont des enclaves privilégiées, mais la production actuelle fait briller autant de films très classiques que de films très innovants. Derrière les figures tutélaires, de Bellocchio à Moretti, le renouvellement, à l’image d’Alice Rohrwacher, est bien présent.
Il y a à la fois beaucoup de films qui se placent dans les pas de leurs aînés, en questionnant notamment l’histoire, mais aussi des thématiques plus contemporaines, telle la question féminine avec une génération d’actrices qui passent derrière la caméra. Nous présentons en avant-première Une année italienne de Laura Samani, en salles françaises le 10 juin 2026, mais aussi Primadonna de Marta Savina.
Pourquoi une thématique « Faire famille » ?
Le cinéma s’y penche depuis toujours, mais, dans le cinéma contemporain français, on constate un indéniable regain d’intérêt. Aujourd’hui, la question serait plutôt : comment fait-on famille ? La parentalité imposée, la belle-parentalité, les familles d’accueil/d’adoption, et, plus largement, l’attachement au-delà des liens du sang de la famille nucléaire.
On y retrouve L’Attachement de Carine Tardieu, Love Me Tender d’Anna Cazenave Cambet, Dites-lui que je l’aime de Romane Bohringer, La Condition de Jérôme Bonnell, ou encore L’Incroyable Femme des neiges de Sébastien Betbeder, qui fait l’objet d’un ciné-concert avec l’Ensemble 0.
Propos recueillis par Marc A. Bertin
Informations pratiques
Poitiers Film Festival,
du vendredi 28 novembre au vendredi 5 décembre,
TAP, Poitiers (86).