Parce qu’il n’y a rien de meilleur que de savourer comme il vous sied, voici quatre adresses parfaites détournant le sempiternel « entrée-plat-dessert » pour vous proposer de belles petites assiettes, bien faites, à partager… ou pas.

Agrum

Mêler produits locaux et recettes d’inspiration méditerranéenne, tel est le combo gagnant d’Agrum, inauguré en janvier dernier rue du Palais-Gallien, à Bordeaux. Derrière cette nouvelle adresse, on retrouve deux Bordelaises — Clémentine et Mathilde (ex-tenancière de Sauvages café) — et un staff 100% féminin. Le midi, un menu avec au choix trois entrées, trois plats et trois desserts, qui sera toujours une bonne idée si vous cherchez une adresse pour déjeuner, du côté de la place Gambetta.

Le soir, comme le veut la cuisine méditerranéenne, place au partage avec une carte de mezzé à partager. Du traditionnel labneh, pistaches et olives de Kalamata au moutabal (caviar d’aubergines libanais) en passant par les chipirons en persillade, citron confit et mayonnaise à l’encre de seiche, vous y trouverez de quoi offrir à votre estomac un joli voyage.

Si l’inspiration vient de loin, les produits viennent eux bien souvent de la région avec des viandes sélectionnées par Racé, des légumes de Cestas, des fromages de Mimi Crémerie, les épices de L’Epicense et du miel des Bordelais L’Essaim de la Reine. Bon à savoir : la salle du fond se privatise pour vos futures soirées…

  • L’adresse : Agrum, 4, rue du Palais-Gallien, 33000 Bordeaux

Bermeo

Envie de soleil, de croquetas et de pan con tomate ? Bienvenido chez Bermeo ! Situé en plein cœur des Chartrons bordelais, sur la place du marché, ce bar à tapas s’impose comme un point de ralliement hédoniste parfait pour manger à l’heure espagnole. La propriétaire des lieux, Julie, a baptisé le restaurant du nom du village côtier situé au cœur du Pays basque espagnol où est né son père.

Au menu, les influences se mélangent pour composer une carte de tapas à partager. Classiques basques et espagnols : croquetas de jamón ibérico, pan con tomate, anchois fumés (de la célèbre conserverie Nardin) côtoient des plats d’inspiration asiatique comme les ravioles de porc dans un bouillon phở parfumé, le poulet croustillant, les nems ou encore le chou-fleur tempura et sa mayonnaise wasabi. Si d’aventure, il vous vient des envies carnées, vous pourrez vous laisser tenter par un demi-magret de canard au miel d’ail ou encore d’un faux-filet relevé d’une sauce chimichurri.

  • L’adresse : Bermeo, 9, rue Rode, 33000 Bordeaux

Pickles

Comme un pickle d’oignons ou de graines de moutarde viendrait relever une terrine, Pickles impose un peu la petite touche en plus sur la scène des restaurants chartronnais (encore). Si le quartier Saint-Pierre comptait déjà pléthore de néo-bistrots de ce genre, les Chartrons, eux, cultivaient l’éclectisme : des brasseries très traditionnelles aux cantines à emporter, en passant par nombre de restaurants de cuisine du monde.

Inaugurée à la rentrée dernière, cette table s’est installée dans l’ancien salon de thé Juliena, rue Notre-Dame, et jouit en prime d’une terrasse au pied du magnifique temple. Dans l’assiette, quelques classiques efficaces comme les frites de polenta accompagnées de mayonnaise au curry tutoient des créations de saveurs asiatiques comme une poêlée de coques aux agrumes et citronnelle, des encornets farcis baignés dans une bisque crémeuse ou un poulet teriyaki et pakchoï, en portion à partager (recommandation de la maison : 3 assiettes idéalement par personne).

Une sélection de cuvées ad hoc (provenant de L’Appétit du vin, Cousin & compagnie et du caviste RN7) ainsi que des cocktails maison vient compléter la carte, afin d’étancher élégamment sa soif.

  • L’adresse : Pickles, 15, rue Notre-Dame, 33000 Bordeaux

Madame B

Avouons-le : le retour des concours de cuisine télévisés nous donne un tantinet envie de plats chiadés et de produits déclinés en trois textures. Aussi, à vos carnets, et notez dès à présent cette adresse fort distinguée ! Direction Madame B pour un délicieux déjeuner. À l’ombre des tours de Mériadeck — la splendeur brutaliste bordelaise —, au cœur de l’Hôtel Burdigala, l’écrin est plutôt du genre élégant : mobilier en bois et assises en velours. À la carte, une série de propositions pensées en portions réduites pour varier à l’envi les plaisirs de 2 à 5 plats (de 27 à 57 euros).

Ce jour-là, le chef Grégory Vingadassalon — passé par les cuisines du Saint-James, aux côtés de Nicolas Magie — s’est emparé des produits de saison pour composer 8 plats salés et 3 desserts qu’il sera bien difficile de départager.

Soit une rosace de choux de Bruxelles, accompagnés de yaourt et de zaatar, un méli-mélo de petit épeautre, dés de navets et artichauts primeur ainsi qu’une coquette volaille du Sud-Ouest, assortie de céleri-rave, d’ail en chemise et d’un jus à se damner. Chaque coup de fourchette traduit une haute maîtrise des cuissons et assaisonnements ainsi que la qualité des produits de saison cuisinés. Alors oui, si vous avez grande faim, vous risquez un peu de faire chauffer le porte-monnaie mais, foi de fin gourmet, cet argent ne sera pas mal dépensé.

  • L’adresse : Madame B, Hôtel Burdigala, 115, rue Georges-Bonnac, 33000 Bordeaux

Pauline Lévignat