Retour du festival À Corps du 9 au 17 avril, une manifestation qui voit Poitiers en proie à une fièvre chorégraphique signée par des étudiants et des lycéens français et étrangers.
De l’international (Espagne, Italie, Portugal, Mexique, Hawaï), des superstars (Maguy Marin, Michel Schweizer), de l’inclusion (Carl Wanner et Alice Davazoglou, respectivement danseur et chorégraphe en situation de handicap), un bal, du football (version freestyle), un hommage à la lambada, du cinéma (occasion de (re)voir La Pieuvre de Jean Painlevé ou Dancer in the Dark de Lars von Trier), des ateliers (flamenca, pourquoi pas ?), des journées professionnelles (les 16/04 et 17/04)… une fois encore, À Corps ne fait pas dans la demi-mesure.
Constructions sociales et intimes
On aurait pourtant pu le croire, sachant que l’an passé, la manifestation fêtait ses 30 ans. Hors de question de se reposer sur ses lauriers ni de baisser la voilure, l’édition 2025 propose force grains à moudre. Ainsi, Mouvements de pensée, projet de recherche artistique au long cours mené par Le Théâtre au Corps. La promotion 2026 de l’ESAD Paris et Eliakim Sénégas-Lajus y croisent mouvement dansé et parole théâtrale pour éclairer nos constructions sociales et intimes.
De son côté, Rebecca Journo, artiste associée au TAP, explore via deux pièces — L’Épouse et La Ménagère — archétypes et clichés du féminin à travers différentes facettes d’un même personnage incarnant la dérision, l’absurdité voire le cauchemar d’une représentation normative du bonheur. On retrouve, par ailleurs, la chorégraphe, épaulée par Mathieu Bonnafous, dans un plongeon érotique, avec Les Amours de la pieuvre…
Entre rêve et réalité
De l’urgence, encore et toujours, avec Ahora (Maintenant), signé Pablo Molero, enseignant à l’Université de Extremadura – Cáceres, performance, entre réalité et rêve, explorant la quête de soi, le régionalisme et le mécontentement social à travers un langage poétique et puissant.
Avec Albatross – The Culture Without Fear of the Stranger, Catarina Santana et Mafalda Olivera, de l’Université de Coimbra, questionnent les défis de l’intégration (à un pays, une culture, une université…), la peur de l’altérité, de l’inconnu, de l’étranger et la manière de surmonter ou de gérer ces peurs. La métaphore de la culture de l’albatros, où les interactions communicationnelles sont déplacées, permet au public de prendre conscience de ses propres normes personnelles et culturelles.
Immanquable car d’une brûlante actualité, Losing It, création 2021 de Samaa Wakim et Samar Hadda King, souvenirs transfigurés sur une frontière slackline de la guerre et de son cortège de politique, de violence et de traumatismes.
Junkpage
Informations pratiques
Festival À Corps,
du mercredi 9 au jeudi 17 avril,
Poitiers (86)