Péripé’cirque, le rendez-vous consacré à toutes les formes du cirque fait son printemps, en Haute Gironde, à la faveur de sa 12e édition. Thibaud Keller, directeur du Champ de Foire, à Saint-André-de-Cubzac, nous en dit plus.
1 mois, 5 spectacles, 1 déambulation, comment tient-on le rythme ?
Chaque année, le même défi ! Cette « longue » durée est plus subie que souhaitée en raison de la taille de notre équipe ; ce serait impossible en 10 jours. Nous avons opéré un décalage dans le calendrier et ajouté une thématique ; cette année, le paysage et le récit. En espérant que le ciel soit plus clément au printemps qu’en février et mars. Pour tout le monde, ce n’est pas plus mal.
Quels changements notables avez-vous constatés dans le paysage du cirque au fil de toutes ces éditions ?
Une évolution liée aux nouveaux agrès comme la roue Cyr, par exemple. Plus globalement, cette discipline est toujours vivace, cherchant en permanence dans plusieurs esthétiques. Qui plus est, comme la marionnette, le cirque n’a pas la juste reconnaissance qu’il mérite, mais reste cette tête chercheuse, souvent dans la débrouille. Le cirque n’est pas coupé du monde, loin de là ! Il est pertinent, s’empare du récit, de l’autofiction, des enjeux sociétaux, mène de profondes réflexions, notamment sur la question environnementale.
Vous parlez d’un « cirque de paysages et de récits en Haute Gironde ». Péripé’cirque associant depuis toujours son territoire, quelle est désormais sa perception auprès de ce public ?
Péripé’cirque est complètement repéré. Chaque édition se rend dans différentes communes contrairement à l’action du Champ du Foire. On joue habilement avec les valeurs du territoire. Dorénavant, Péripé’cirque est attendu, via notamment son action de médiation, mais son public est bien plus large que celui du territoire de la Haute Gironde. Non seulement, on a une bonne affluence locale, mais on attire aussi un public qui a soif d’écritures singulières.
Un festival nomade car, par définition, c’est l’essence du cirque ?
Le cirque peut se faire en salle ou sous chapiteau et, évidemment, dans l’espace public. Notre volonté est de rayonner sur un territoire plus large que la commune de Saint-André-de-Cubzac. À l’origine, Péripé’cirque, c’était un chapiteau essaimant sur les 5 communautés de communes de Haute Gironde. La forme est facile à déplacer, les gens suivent, de lieu en lieu.
À nous d’aiguiser cette curiosité avec des temps en 2 propositions — une gratuite, en extérieur, une salle, payante — comme avec Lévitation réelle et Le Poids des choses de Camille Boitel le 10 mai. Force est de constater que cela fonctionne plutôt bien.
Durant le festival, on peut pratiquer des disciplines. Cela va-t-il de soi ?
Sur une saison au Champ de Foire, chaque spectacle fait l’objet d’un temps de médiation et d’un temps de pratique. C’est indissociable du projet, comme la mission de diffusion. Là encore, c’est une question de curiosité.
Quel regard les artistes portent-ils sur Péripé’cirque ?
A priori, c’est un plaisir de venir. Ainsi, a-t-on a noué de longues amitiés avec Olivier Debelhoir, La Mondiale générale, Camille Boitel qui viennent souvent en résidence et avant d’être à l’affiche de la saison ou de Péripé’cirque.
Un bon accueil et un bon accompagnement nécessitent une respiration. Nous sommes une petite équipe, située dans un territoire néo-rural. Or, pour un artiste en tournée, ces moments plus personnels sont précieux. Tout ceci est vertueux, pour nous, les artistes, le public et le territoire.
Un coup de cœur ?
Si je te dis sauvage par la compagnie OLA, dimanche 4 mai. Une déambulation de 60 personnes, avec une structure en bois, qui sera brûlée à la fin dans une cérémonie du grand feu, des costumes, des décors, une scénographie. De la folie, de la sauvagerie, avec des créatures multicolores
Propos recueillis par Marc A. Bertin
Informations pratiques
Péripé’cirque : Cirque de paysages et de récits en Haute Gironde,
du vendredi 18 avril au mercredi 14 mai.