Venus du plat pays mais servant une musique pleine de reliefs, les Courtraisiens d’Amenra défendent un post-metal défricheur à l’origine d’un véritable culte. Cérémonie prévue ce mois-ci à Biarritz.

S’il y a une règle dans le monde des musiques extrêmes édictant que les artistes les plus sympathiques hors scène sont aussi ceux qui donnent les concerts les plus intenses, Amenra en est la parfaite illustration.

Chez les fans du quintette de Courtrai, réunis autour du mouvement « Church of Ra », on parle même de rituels pour décrire les shows du groupe. Ce dernier n’a pas été nourri au doom pour rien, cette branche du metal aux sonorités graves et lentes, lourdes et hypnotiques, bande-son idéale pour une messe de fin du monde.

Amenra, une histoire belge sans blague

Amenra, c’est aussi une belle histoire qui, bien qu’elle soit belge, n’a rien d’une blague. Une histoire de collaborations (on ne compte plus leurs split EPs enregistrés avec d’autres formations) et de rencontres (un line-up changeant mais toujours constitué de proches du groupe) qui auront nourri le quintette, aussi humainement que musicalement. Pas radins pour un sou, le chanteur Colin H. van Eeckhout et sa bande ne reculent jamais devant un titre sinueux passant du riff méchant aux ambiances atmosphériques via des détours acoustiques, tandis que la voix de Colin se fait tour à tour hurlement primal et caresse fébrile.

Une versatilité rare rappelant celles des légendes californiennes du metal expérimental, Neurosis, jadis compagnons de tournée du groupe. Amenra, après avoir fêté en grande pompe ses vingt ans de carrière en 2019 avec un bel objet photographique et littéraire, Het Gloren, continue de surprendre, en signant notamment l’an dernier la BO du film Skunk, tout en ambient angoissante, sur laquelle figure une reprise poignante du classique Song to the Siren. Avis aux fidèles comme aux hérétiques :la messe est pour bientôt.

Benjamin Brunet

Informations pratiques

Amenra + Verset Zero,
mardi 13 mai, 20h,
Atabal, Biarritz (64).