Une nouvelle formation et les 40 ans de l’établissement ; à Angoulême l’excroissance de l’historique école lyonnaise regorge d’actualités. Entretien pour faire le point avec Alexandre Maubaret, Responsable de l’établissement d’Angoulême et Directeur du développement.

Que représente pour une école comme Emile Cohl de fêter ses 40 ans ?

Cela permet de marquer la continuité de l’école et sa permanence pédagogique. Cette longévité prouve la pertinence de ce qui a été mis en place par Philippe Rivière, le fondateur de l’école. Elle est d’ailleurs toujours dirigée par la famille, puisqu’ Antoine Rivière en est le directeur général, ce qui est aussi une garantie d’indépendance.

L’idée de départ de l’école était de réconcilier le dessin classique avec les nouveaux médias.  Dans les années 80-90, c’était le début des ordinateurs, de l’animation, du jeu vidéo… La volonté était d’appliquer un haut niveau d’exigence sur tous les médias modernes comme cela était le cas pour les dessins traditionnels, académiques. Et on voit qu’encore aujourd’hui le modèle de départ est toujours pérenne. Pour donner un exemple concret, le jeu vidéo sur Nintendo Switch Dordogne avec des décors réalisés à l’aquarelle est l’œuvre d’un de nos anciens étudiants Cédric Babouche. 

Vous essayez de faire dialoguer vos étudiants avec les nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle (IA), pour qu’ils puissent en tirer le meilleur ?

Nous avons une approche modérée, je dirais. Nous ne faisons pas l’autruche en occultant l’existence de l’IA mais de l’autre côté nous ne voulons pas tomber dans les bras de l’IA sans barrières. Nous essayons d’avoir du recul.

Notre approche est de voir l’IA comme un outil d’aide à la création et à la fabrication. Notre modèle est celui d’apprendre à nos étudiants à être capable de tout représenter, tout dessiner en partant du dessin d’après-réel, du dessin d’observation. C’est une sorte de protection aussi pour les futurs professionnels. Si l’IA est plus forte que vous en création, il y a un risque qu’elle finisse par vous asservir et que vous finissiez par avoir moins de travail et même être remplacé.  Il faut que ça reste un outil pour aider à travailler. L’important aussi est de préparer les étudiants à leurs futures réalités professionnelles qui sont diverses.

Nous pensons que le modèle de l’école par rapport à l’intelligence artificielle est plutôt adapté. Nous délivrons d’abord une formation en trois ans en tant que dessinateur praticien avec un enseignement généraliste au dessin sous toutes ses formes. Et puis en quatrième et cinquième année ceux qui le veulent vont se spécialiser entre choisissant entre trois industries créatives, les jeux vidéo, l’édition et le cinéma d’animation.  Ce qui amène vers des postes de conception, de réalisation.

A la prochaine rentrée, un nouvel enseignement sera proposé à Angoulême, pouvez -vous nous en dire plus ?

Il s’agit de notre cursus historique de dessins intitulé « dessinateur praticien ». Dans ce cursus, les étudiants font beaucoup de dessins traditionnels, de croquis… Progressivement sont introduits des outils numériques comme le dessin sur tablette et petit à petit on stimule la créativité des élèves. La première année, on reproduit le réel. Quand ils le maîtrisent bien, on introduit de la composition d’image et plus ils sont capables de le faire plus on les pousse pour aller au bout de leurs ambitions artistiques. 

 C’est une formation en trois ans sanctionné par un diplôme visé par l’Etat à Lyon et normalement aussi à Angoulême. Nous avons déposé notre demande et nous attendons la confirmation du ministère de l’Enseignement supérieur. La formation sera ouverte à 25-30 étudiants.

Pour finir, quel sera le menu des célébrations à Angoulême pour les 40 ans ?

Nous organisons une soirée le vendredi 31 janvier pendant le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême. Nous voulions réaliser ce moment festif durant le festival car de notre école sont issus beaucoup d’auteurs de BD et nous allons en inviter forcément. Nous publierons également sur nos réseaux, tout au long de l’année, des archives (vidéos, travaux d’anciens étudiants) et des travaux réalisés pour l’occasion par nos étudiants.

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Informations pratiques

École Émile Cohl, Angoulême (16).
Soirée des 40 ans, vendredi 31 janvier (soirée privée)
Journée Portes ouvertes le samedi 15 février

Article réalisé dans le cadre d’un partenariat commercial