Camille Sanz, déléguée générale du Poitiers Film Festival, lève le voile sur le menu des festivités de la 46e édition qui se déroule du 1er au 8 décembre.
Le Poitiers Film Festival fête sa 46e édition. Comment expliquer une telle longévité ?
En partie grâce à notre spécificité : être spécialisé dans les films d’école de cinéma avec une programmation quasi exclusive de premiers films. La manifestation est aussi très identifiée par les professionnels comme un lieu de repérage de cinéastes émergents. Enfin, pour les formations en cinéma, nous sommes un endroit où l’on peut voir des films pointus, exigeants, et en même temps faire la fête.
Cette année, la thématique principale porte sur la représentation du monstrueux dans le cinéma. Pourquoi ce choix ?
Pour interroger sur la notion de monstre aujourd’hui. Comment les cinéastes s’en emparent-ils ? Il y a une dimension de recherche qui m’intéressait. Il y a aussi des films présentant des figures monstrueuses qui n’en sont pas forcément comme des femmes à barbe.
C’est également l’occasion de s’amuser autour de la thématique avec des projections de classiques, des fêtes costumées, des quizz autour du monstre au cinéma, une boum années 1980, etc.
Un focus sur le Liban, et en particulier Beyrouth, est aussi prévu. Que va-t-on pouvoir y découvrir ? Comment le pays essaye de se relever après la déflagration du port de Beyrouth en août 2020 ?
Dans le corpus, les films datent quasiment tous d’après 2020. Il y a cette idée de toujours se relever. Le peuple libanais est un peuple de résilience, mais aussi fatigué de se relever. La question de l’exil, de devoir quitter ses terres, est aussi très présente. La situation sociale et financière est extrêmement grave.
Du côté du cinéma, c’est un pays qui ne finance plus rien, mais possède un paysage riche. Il y a des producteurs, des écoles de cinéma qui ne désemplissent pas, et des films libanais magistraux qui sortent. Ce paradoxe sera abordé.
Propos recueillis par Guillaume Fournier
Informations pratiques
Poitiers Film Festival,
du vendredi 1er au vendredi 8 décembre,
Poitiers (86).