Le prince anglais des sanglots Baxter Dury poursuit son bonhomme de chemin, un 7e album dans la musette, et date unique néo-aquitaine à Mérignac.

Parfois, il faut savoir se faire une raison. Oui, on vieillit avec les artistes et les artistes vieillissent avec leur public. Et, à vrai dire, peu auraient parié une guinée en 2002 lorsque Baxter, fils de Ian, publiait Len Parrot’s Memorial Lift. Pourtant, l’insidieux Oscar Brown n’était pas près de nous quitter. La « carrière », elle, a connu soubresauts, changements d’étiquettes, et une terre d’accueil : la France.

Enfin pris au sérieux avec Happy Soup (2011), inestimable bréviaire des cœurs brisés nouveau siècle, Dury junior se faisait enfin un prénom. Sculptant sa silhouette de dandy sensible, héritier du chic marlou des frangins Kray, et du style cockney paternel période Kilburn and The High Roads.

Baxter Dury, quinqua froissé au Krakatoa

Cette année, le quinqua froissé a livré I Thought I Was Better Than You, produit aux bons soins de Paul White (Danny Brown, Charli XCX), qui a poli les démos sans en dénaturer le profond ton urbain (R’n’B, hip hop, whatever…). Groove gueule de bois — déjà à l’œuvre de The Night Chancers (2020) — ; chœur féminin à la tierce, Eska Mtungwazi, JGrrey, la fidèle Madelaine Hart ; ultra-concision (voilà son disque le plus bref, en dessous de la demi-heure) ; tout au service d’une introspection sans fard.

L’intéressé avoue l’envie de sonner tel Frank Ocean, mais c’est plutôt à son homie Tyler, The Creator que l’on songe, celui du prodigieux Call Me If You Get Lost.

On est loin du sausage man de Miami, quoique, qui d’autre que lui pourrait écrire ce genre de merveille : «So you’re the Aylesbury boy, sailing close to the wind / You got to let go of the dark thoughts / Funny smiles and broken china, for this is now / Pinot sunsets and Burger King trousers / We are future carrying the past like rancid meat / Boys and girls who dare to dream and love to say yah» ?

Marc A. Bertin

Informations pratiques

Baxter Dury,
mardi 3 octobre,
Krakatoa, Mérignac (33).

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