Jusqu’au 5 mai 2025, avec « air de repos (Breathwork), le Capc musée d’art contemporain de Bordeaux invite à souffler avec le concours de 28 artistes et 70 œuvres investissant l’ensemble du bâtiment. Tout sauf du vent.
Inspirante, « Air de repos (Breathwork)», la nouvelle exposition qui se tient au Capc musée d’art contemporain de Bordeaux jusqu’au 5 mai l’est assurément. Sa volonté ? « Donner une conscience renouvelée de ce qu’implique le fait de respirer, non seulement au niveau individuel, mais aussi collectif » avec l’ambition« de transformer le musée en machine d’assistance respiratoire », comme l’explique le commissaire d’exposition, Cédric Fauq.
Une réflexion qui s’appuie sur les turbulences récentes de notre société, covid-19 en tête, mais aussi sur l’essai du philosophe italien Franco “Bifo” Berardi, Respirer : Chaos & Poésie.
Tous les espaces du CAPC réquisitionnés
Pour donner corps à cette philosophie, tous les espaces du musée sont réquisitionnés. Ainsi, sur la façade extérieure, le mot ENTREPÔT signifiant le rôle passé de la bâtisse a été en partie escamoté. L’artiste Alexandre Khondji a fait retirer les lettres ENT (qui sont à retrouver à l’intérieur), pour faire apparaître le mot REPÔT. Autre précision à retenir : 9 635, c’est le poids en kilogrammes de toutes les pièces exposées comme nous l’apprend Valérian Goalec.
À l’intérieur, la scénographie laisse libre cours à la déambulation, à la rêverie et à la découverte. Un seul panneau introductif détaille la démarche générale avant de partir à la rencontre de propositions artistiques variées.
Au total 70 œuvres de 28 artistes ont envahi la nef principale du musée, mais aussi les mezzanines et la terrasse. Certaines s’imposent au regard comme H.O.L.Y. S.P.I.R.I.T. de l’artiste danoise Lea Porsager. Dans la pure tradition du ready made, elle installe ici trois pales d’une éolienne de la première génération, coupées pour en montrer l’intérieur.
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Improbable calèche réfléchissante
Immanquable aussi, Untitled, l’improbable calèche réfléchissante enveloppée dans des couches de plastique de l’artiste Jack O’Brien. Écho au passé de cet ancien entrepôt des denrées coloniales, debout depuis 1824, l’œuvre reflète aussi notre image, moment pour se poser la question de notre rapport à notre propre respiration.
Envie de prendre le temps ? Celeste Burlina a pensé à tout. L’artiste scénographe propose deux œuvres dans la nef principale dont Lampioni, installation de lampadaires et de bancs publics prêtés par la Ville de Bordeaux placés à l’intérieur des murs, recréant un espace urbain dans lequel le visiteur peut s’installer.
Sans brasser de l’air, cette dense exposition déploie habilement tout un imaginaire qui permettra à chacun de nourrir sa réflexion, de se questionner si l’on accepte de se poser, de prendre le temps et de souffler… Enfin !
Guillaume Fournier
Informations pratiques
« Air de repos (Breathwork) »,
jusqu’au lundi 5 mai 2025,
Capc musée d’art contemporain de Bordeaux (33).