Pour fêter les 20 ans de rencontre sur les Docks, festival programmé par L’Atalante, à Bayonne, une fois n’est pas coutume, la fiction s’invite à une programmation habituellement dévolue au documentaire. Sylvie Larroque, directrice artistique, revient sur la place faite à la jeune création basque et à la promotion inlassable d’un cinéma indépendant.

20 ans déjà !

C’est définitivement un millésime particulier dans la mesure où l’on fête également les cinq ans de l’implantation de L’Atalante dans son nouveau lieu. Cet anniversaire donnera bien entendu lieu à un moment spécifique en juin même si la vingtième des Docks s’inscrit dans cette dynamique. Une édition qui nous permet de dire qu’on a parcouru un beau chemin ensemble…

Pour l’occasion un grand pays du cinéma est-il mis à l’honneur ?

Cette édition, pour laquelle nous sortons un peu de notre ADN, ne sera pas totalement consacrée au documentaire mais aussi à la fiction. Il y avait comme une évidence à consacrer le cinéma iranien, largement reconnu pour ses grands auteurs comme Abbas Kiarostami ou Jafar Panahi. Nous souhaitions faire découvrir soit des films inédits ou pas forcément sortis en France, soit montrer des figures du cinéma iranien un peu moins connues.

Ainsi invitons-nous Rakhshan Bani-Etemad, dont nous projetterons deux films plus anciens Le Foulard bleu et Nargess, qui s’inscrivent totalement dans le sillage du mouvement « Femme, vie, liberté » sur la question de l’émancipation des femmes. Nous accueillons également deux réalisateurs : Mahmoud Ghaffari pour son film Hair ainsi que le jeune Kaveh Mazaheri pour Funfair, Retouch et Botox. Enfin, hommage sera rendu à Dariush Mehrjui, mort récemment dans des circonstances assez troubles.

Et pour qui voudrait revoir des classiques ?

Il y a bien évidement des films du patrimoine iranien tel Persepolis de Marjane Satrapi ou encore des films d’Ebrahim Golestan, grande figure avant-gardiste du cinéma iranien. Nous avons clairement cette ambition de montrer des films inédits et des films plus anciens.

Nous programmons un concert d’Interzone [duo formé par Serge Teyssot-Gay, ex-guitariste de Noir Désir, et Khaled Aljaramani, virtuose du oud, ndlr], plus une exposition photographique consacrée à la scène underground iranienne avec les œuvres de Jeremy Suyker.

Et la création basque ?

Certes, l’Iran occupe une place prépondérante, mais nous n’oublions pas la création basque avec une sélection de films dont Zinzindurrunkarratz d’Oskar Alegria, Artzain Soil de Lucie Francini et Sabina Hourcade ainsi que l’accueil de la 4e résidence Hemendik, pour permettre à de jeunes talents en devenir de développer leur projet devant des professionnels.

Le festival bénéficie largement du succès jamais démenti de L’Atalante ?

Nous nous appuyons sur un appétit pour les festivals, un ciné-club étudiant très actif, la très bonne dynamique de la salle ; 2023 a connu un record historique avec 143 000 entrées et 2024 commence très fort !

Henry Clemens

Informations pratiques

Rencontres sur les Docks,
du jeudi 2 au dimanche 5 mai,
L’Atalante, Bayonne (64).

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