Le 22 mai au Théâtre Femina, la Ballet & Moderne compagnie présente Boléro Nitescence, deux spectacles en un. Un diptyque créé en 2023 pour célébrer les 5 ans de cette compagnie basée à Biarritz. Rencontre avec sa directrice et chorégraphe, Manon Bastardie.
Parlez-nous de votre univers chorégraphique.
Mon travail mêle les bases de la danse classique avec une écriture contemporaine. En cela, des chorégraphes comme Jiří Kylián ou Crystal Pite sont de grandes inspirations. Mes pièces projettent une forte énergie d’ensemble grâce à la connexion du groupe, mais chaque danseur est aussi mis en avant dans son individualité, sa sensibilité. Je ne veux pas faire une danse conceptuelle, mais ouverte, qui parle à tous les publics. Aussi, je dis souvent à mes danseurs que j’aime voir la trace que laisse un mouvement derrière lui…
Pourquoi cette « soirée » anniversaire, Boléro Nitescence, mêle-t-elle deux spectacles ?
J’avais envie de faire « un » Boléro depuis longtemps. Ici, il s’agit d’une version courte, comme une introduction à mon travail, avant d’enchaîner sur une plus grande pièce, Nitescence. Cette « soirée », créée en 2023, représente ce que j’ai recherché, accompli en 5 ans. Et j’ai souhaité faire danser tous les interprètes : Boléro compte 6 danseurs professionnels, que l’on retrouve dans Nitescence avec aussi les danseurs du Ballet & Moderne junior.
Nitescence associe elle-même 3 pièces de votre répertoire, Free and Egal, Breath, créées en 2021, et Illuminate, créée en 2023. Comment dialoguent-elles ?
Free and Egal et Breath ont chacune été créées à des périodes différentes, mais elles représentent pour moi « l’avant-Covid ». Elles se combinent très bien parce qu’elles ont des échos en termes de musique (celle de Vivaldi) et de gestuelle.
Illuminate est arrivée après le Covid. Et j’ai eu le désir de créer un vrai lien entre tout ce travail. Un compositeur, Nikolay Ivanov, m’a proposé une création musicale, grâce à laquelle j’ai pu tisser ces trois pièces ensemble. Le tout dessine un parcours vers la lumière, d’où le titre, Nitescence.
Le Boléro de Ravel est une pièce musicale phare, qui a inspiré de multiples interprétations chorégraphiques. À quoi ressemble « votre » Boléro ?
Cette musique est particulière pour moi car c’était la préférée de ma grand-mère… Donc, c’est un hommage. Après, même s’il y a un effet musical répétitif, je ne voulais pas qu’il se retrouve trop dans la danse. Pour éviter cela, j’ai fait cette création à 3 périodes différentes. J’avais envie d’un Boléro où les 6 danseurs de la compagnie ont chacun « leur » moment, à la différence de la version de Béjart par exemple, conçue pour un seul interprète.
Et je me suis rendu compte que je transmets, là encore, un message d’élévation vers la lumière. Les artistes commencent dans l’ombre, et plus la musique monte, plus les lumières, venues de derrière, les éclairent.
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Nitescence et Boléro ont donc chacune été créées à partir d’une musique. Dans votre travail en général, quelle place donnez-vous aux choix musicaux ?
Je pars toujours d’une musique, qui me procure des émotions, et me donne un thème sur lequel j’ai envie de créer. Puis, je la fais écouter à mes danseurs parce que j’ai besoin qu’elle leur parle aussi. Au sein d’une création, je mélange les genres musicaux, et j’aime quand il y a des paroles simples – c’est le cas dans Free and Egal. J’affectionne les compositeurs classiques comme Vivaldi et Beethoven, mais aussi beaucoup Max Richter. Je suis très sensible aux cordes.
Propos recueillis par la rédaction
Informations pratiques
Boléro Nitescence, Ballet & Moderne compagnie,
conception et chorégraphie Manon Bastardie,
jeudi 22 mai, 20h30,
Théâtre Femina, Bordeaux (33).