Du 24 juillet au 18 août, la Maison Maria Casarès, havre charentais, non loin de Confolens, organise son Festival d’Été. Au programme, 2 visites matrimoniales et 3 spectacles.

Bien loin des excès d’Avignon, bien loin de la foule déchaînée, bien loin des enjeux d’un rendez-vous où seuls fréquentations et déluge de spectacles font loi, le Festival d’Été, sis à Alloue (où, se demande la brebis égarée ?), ose le pas de côté et le temps long pour tous les publics quatre semaines durant.

Tout pourrait commencer par une visite contée… Soit « Fragments d’autre : La correspondance entre Maria Casarès et Albert Camus », un parcours sonore dans les jardins du Domaine de la Vergne à la découverte d’une des plus belles correspondances amoureuses échangées entre deux artistes.

Jugez-en sur pièce : « Tu es entrée, par hasard, dans une vie dont je n’étais pas fier, et de ce jour-là quelque chose a commencé de changer. J’ai mieux respiré, j’ai détesté moins de choses, j’ai admiré librement ce qui méritait de l’être. Avant toi, hors de toi, je n’adhérais à rien. Cette force, dont tu te moquais quelquefois, n’a jamais été qu’une force solitaire, une force de refus. Avec toi, j’ai accepté plus de choses. J’ai appris à vivre. C’est pour cela sans doute qu’il s’est toujours mêlé à mon amour une gratitude immense. » Une promenade sentimentale, mise en musique par Aurélien Dumont, compositeur associé à La Maison Maria Casarès entre 2019 et 2021.

Maria Casarès et Gérard Philipe célébrés au Festival d’été

Autre couple mythique à l’honneur, celui formé par Maria Casarès et Gérard Philipe, célébré à la faveur de l’exposition « Les enfants terribles ». Nés à treize jours d’intervalle, ils commencent leur carrière côte à côte au cinéma et au théâtre. Considérés comme deux des plus grands talents de leur génération, symboles d’une époque tourmentée, mus par une inextinguible passion pour le théâtre, ils font les beaux jours du TNP, jusqu’à la tragique disparition de Gérard Philipe.

Sinon, il est loisible de passer en famille un après-midi. Tout d’abord, avec pour goûter Je suis un lac gelé de Sophie Merceron, mis en scène par Matthieu Roy. C’est le soir et il neige. Assis sur son lit, Göshka est en colère car il voudrait que le printemps arrive. Parce qu’avec le printemps, reviennent les oiseaux migrateurs. Et son père est un oiseau qui part avec l’hiver et revient avec le printemps. Ce soir-là, Göshka finit par s’endormir et rêve… Un rêve qui s’appelle Milan-sous-la-glace. Et c’est un lac gelé. Tous deux vont essayer de répondre à quelques questions fondamentales… Est-ce que les pères reviennent vraiment avec le printemps, comme les oiseaux migrateurs ?

Une rencontre qui peut faire basculer une vie

Puis, place aux vertus apéritives avec Ce silence entre nous de Mihaela Michailov, créé en 2021 au Festival Les Francophonies au Théâtre de l’Union à Limoges. Maternité et transmission entre générations sont au cœur de cette pièce intense où rires et larmes se mêlent, nous prenant à témoin de ces moments de vie qui résonnent pour chacun d’entre nous.

Enfin, à l’heure du souper, Les Nuits blanches de Fiodor Dostoïevski. L’histoire d’un amour, d’une rencontre qui, en quelques nuits, peut faire basculer une vie. Confidences, solitude réciproque, hasard de la rencontre, un conte à la dérive. Mis en scène par Mathias Zakhar, et interprété par Anne Duverneuil et Charlie Fabert, ce nocturne a bénéficié du Dispositif Jeunes Pousses de La Maison Maria Casarès en septembre 2022.

Alain Claverie

Informations pratiques


Festival d’été,
du lundi 24 juillet au vendredi 18 août,
Maison Maria Casarès, Alloue (16).

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