Les Bassins des Lumières, à Bordeaux, proposent un aller simple pour les Pays-Bas avec deux nouvelles expositions immersives, De Vermeer à Van Gogh, les maîtres hollandais et Mondrian, l’architecte des couleurs.
Un voyage artistique à travers les siècles et les chefs-d’œuvre des maîtres hollandais de la peinture, le tout en seulement une heure ? Voici l’alléchante proposition des Bassins des Lumières avec ses deux nouvelles expositions immersives visibles jusqu’en janvier 2025 à Bordeaux.
Honneur tout d’abord au programme long, De Vermeer à Van Gogh, les maîtres hollandais. 45 minutes d’une odyssée pour partir à la rencontre de la fine fleur picturale du pays. Un voyage qui se fait forcément par la mer, élément incontournable d’un pays qui a toujours dû lutter pour ne pas se faire engloutir par les eaux et a fini par bâtir une grande partie de sa richesse grâce à sa domination maritime.
Les tableaux représentant des vues de villes côtières ou de scènes navales sont d’ailleurs nombreux durant ce programme. Le reflet des navires de guerre qui prennent vie dans les eaux de la base sous-marine font une référence indirecte au passé de ce lieu construit pendant la Seconde guerre mondiale.
Vermeer entre en scène aux Bassins des Lumières
Loin de se noyer, le programme raccroche ensuite la terre ferme pour donner à voir certains des incontournables du Siècle d’or hollandais. Magie de l’immersion ici proposée, le spectateur est projeté à l’intérieur des tableaux des maîtres de l’époque tels Pieter de Hooch ou Gabriel Metsu.
Les façades typiques des maisons des Pays-Bas laissent place aux détails cachés à l’intérieur, des scènes de vie perceptibles à chaque fenêtre. Des intérieurs popularisés par un maître en la matière : Johannes Vermeer. Sur les murs en béton armé, apparaissent ses minutieuses toiles, largement diffusées à travers le monde, comme La Dentellière ou La Laitière.
Incontournable Rembrandt, Van Gogh superstar
Le programme, produit par Culturespaces studio avec Virginie Martin à la direction artistique, mis en scène et animé par Cutback et l’agence Start-Rec pour la supervision musicale et le mixage, est dense. Découpé en 11 parties, il traverse les siècles et les modes, les courants artistiques et les trésors, porté par une ambiance musicale solennelle rempli d’airs classiques. Illustration parfaite avec Rembrandt, maître de la lumière et du contraste, qui subjugue toujours autant avec sa galerie de portraits.
Les époques changent, les scènes d’hiver remplissent les lieux avec notamment de captivants tableaux d’Hendrick Avercamp avant l’arrivée du printemps et le renouveau des fleurs et des couleurs. Un bouquet final ? Nullement, une transition avant d’arriver au plus français des Hollandais, Vincent Van Gogh.
Les autoportraits du peintre révolutionnaire envahissent alors l’espace avant de laisser place à ces chefs d’œuvres. Auvers-sur-Oise, Les Tournesols, La nuit étoilée, les tableaux se succèdent et prennent vie avec d’autant plus d’aisance que le maître du mouvement semble les avoir conçus pour ce genre d’artefact numérique. Une effervescence comme un tourbillon qui clôt en beauté cette première proposition.
Mondrian, la tête pleine de couleurs
Le voyage continue pour autant et de la plus belle des manières avec un dynamique programme court consacrée à Mondrian, l’architecte des couleurs. Une histoire en 15 minutes qui commence par les années de formation Piet Mondrian délaissant les conventions traditionnelles pour aller de se frotter au pointillisme, au cubisme ou à l’abstraction.
Une mise en scène digne d’un Tetris pictural géant qui s’assemble petit à petit pour arriver vers ce style singulier reconnaissable entre tous. Les tableaux semblent très cadrés mais les combinaisons quasi infinies défilent et retapissent d’un éclat neuf la Base sous-marine.
Les équipes ayant réalisé le programme, les mêmes que pour le programme long, s’en donnent à cœur joie pour décortiquer cette œuvre. La musique dynamique et rythmée permet de se prendre encore plus à ce jeu graphique peuplé de lignes, de carrés et de polychromies qui ne pouvait pas finir autrement que par un tableau final forcément haut en couleur.
Guillaume Fournier
Informations pratiques
« De Vermeer à Van Gogh, les maîtres hollandais »
« Mondrian, l’architecte des couleurs »,
jusqu’au dimanche 5 janvier 2025,
Bassins des Lumières, Bordeaux (33).
Deux nouvelles créations contemporaines pour The Cube
Espace dédié à la création numérique contemporaine, The Cube accueille deux nouvelles productions de Culturespaces Studio aux horizons très variés durant chacune 10 minutes.
D’un côté Foreign nature, proposée par Julius Horsthuis avec une musique de Ben Lukas Boysen. Un voyage dystopique et halluciné dans un univers spatial rappelant les décors de Star Wars. C’est dans ce cosmos que se développe une biodiversité hybride et fascinante.
Changement de décor avec l’arrivée de Kaze, tales of the wind. Ici, Niels Prayer nous embarque dans l’odyssée virevoltante de l’oiseau Hi qui cherche à retrouver les siens. Dans un décor aérien enfantin et japonisant, le frêle volatile volera d’aventures en aventures et affrontant les vents contraires pour atteindre son but final.