EINSTEIN ON THE BEACH – Avec Palabres, l’association bordelaise propose des dimanches après-midi de concerts, film et spectacle vivant associant artistes européens et africains. On expérimente d’abord et on s’explique ensuite.

Non, le parisianisme n’a pas complètement lyophilisé ce qui reste de l’esprit du Bordeaux rock’n’roll. Les derniers îlots de résistance s’appellent l’Athénée libertaire, l’Avant- scène, les Vivres de l’art, château Palettes ou… le local des Amis du Sahel ; improbable pas de porte au 6, rue Pilet, au bord du cours Victor-Hugo, où l’association Einstein on the Beach pose ses valises pour deux rendez-vous dominicaux les 11 et 18 décembre. Et plus si affinités.

Yan Beigbeder pour Einstein on the Beach, Oumar Diallo pour les Amis du Sahel : on retrouve le tandem qui associait déjà cuisine roborative et musiques exploratrices (ce qui ne veut pas forcément dire cérébrales, on pouvait aussi danser) au Maestro, maquis sénégalais de l’impasse Saint-Jean.

« Oumar en est parti en 2017, je l’ai suivi rue Pilet, explique Yan Beigbeder. Et, dans la foulée de nos anciennes discussions sur le free jazz, l’afrobeat ou la cuisson du mouton, on a eu envie de lancer Palabres. Des rendez-vous où on voit des spectacles, on mange ensemble et on discute. Des discussions simples, à chaud, pas des conférences savantes. » Avec une constante : les rendez-vous associent systématiquement des artistes d’Europe et d’Afrique. Des musiciens principalement.

Camel Zekri (voix et guitare) et Dominique Chevaucher (thérémine) le 11 décembre, au carrefour de la tradition gnawa et de la musique électroacoustique européenne. Ibrahima Diaboura (ngoni, kora, voix) et Éric Camara (viole de gambe, voix) le 18 décembre, pour un dialogue d’instruments à cordes porteurs de traditions multiséculaires. Mais l’affiche annonce aussi du cinéma (Un fleuve dans la tête, documentaire sur le fleuve Niger le 11 décembre) et un conte musical (La Femme sans bouche, le 18 décembre).

Le tout est proposé à partir de midi et pour l’après-midi. À prix libre, afin d’être accessible à toutes les bourses. « Si on a des subventions, c’est pour ça. » Sans garantie du résultat, mais c’est un peu la glorieuse incertitude du sport. On peut préférer ça à ce qui s’entend ailleurs et qui ne surprend plus beaucoup.

✍️ Christophe Loubès

Informations pratiques

Palabres#6EINSTEIN ON THE BEACH
Dimanche 18 décembre, 12h
Local des Amis du Sahel, Bordeaux (33)

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