La si britannique Française Emily Loizeau enchaîne les albums aussi parfaits que passionnants depuis près de vingt ans. Entre classique et chanson, rock et convictions, la hâte est haute pour sa carte blanche au Haillan.

Emily Loizeau nous a d’abord emmenés à L’ Autre Bout du monde, complainte romantique qui défie le plus cynique. Juste avant de donner rendez-vous pour toujours à Jasseron, à droite après Bourg-en-Bresse. Dans son Pays sauvage, il y avait ensuite Danyèl Waro, Fersen, Nina Morato, Cherhal ou Moriarty.

Sa sœur journaliste, Manon, documente la Syrie meurtrie, Emily Loizeau y chante la poésie enfuie. Pianiste sans œillères, elle promène sensibilité, voix d’or dans un album intime avec son complice Olivier Koundouno, violoncelliste, avant de chanter sur Mona la folie, la psychiatrie et l’engagement de son grand-père, bilingue toujours. Traverser la Manche avec Loizeau est un envol singulier.

Une tournée en roulotte

L’éprise de Kurt Weill revisite aussi Lou Reed avec classe, veut des coquelicots contre les pesticides de synthèse, fait une tournée en roulotte avant de livrer Icare, album déjà culte de chansons telluriques pour dire un monde qui broie migrants, nature et George Floyd. Et de croire encore et toujours que les jeunes derrière feront mieux que nous. Et de créer le mois dernier avec l’épatant Ensemble Contraste un spectacle autour de Fauré.

Alors quand l’Entrepôt du Haillan et l’association Bordeaux Chanson lui filent les clés, on se dit qu’il y aura tout ça dans cette « carte blanche » et plus encore peut-être : des titres d’un nouvel album à paraître à l’automne.

Yannick Delneste

Informations pratiques

Emily Loizeau,
samedi 16 mars, 20h30,
L’Entrepôt, Le Haillan (33).

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