Pour célébrer les 60 ans de la naissance de Sigma, qui restera l’une des manifestations culturelles les plus marquantes de Bordeaux au XXe siècle, trois jours de propositions artistiques enthousiasmantes sont prévues du 6 au 8 novembre.
Un anniversaire surprise pour souffler les 60 bougies d’un festival stupéfiant durant son existence, voilà qui semble tout sauf déraisonnable. D’autant plus quand on parle de Sigma, manifestation artistique protéiforme qui, pendant ses 31 éditions, s’échina à défrayer la chronique culturelle et placer par la même occasion Bordeaux comme une place forte de l’avant-garde en France.
Rendre hommage à ce festival hors du commun
Né en 1965, sous l’impulsion de Roger Lafosse, Sigma s’est éteint en 1996, et depuis… plus grand-chose. Même le passage symbolique du demi-siècle, il y a dix ans, s’est réalisé dans une relative indifférence. Un état de fait réfuté de façon salutaire par Jean de Giacinto, Guy Lenoir, Dominic Rousseau et Benoît Lafosse, fils de Roger donc, qui prennent « l’initiative de rendre hommage à ce festival hors du commun qui a marqué la conscience collective ».
Entre actes de commémoration artistiques et désir de (r)allumer la flamme créatrice, le programme Sigma 60 titille la curiosité. Ainsi, jeudi 6 novembre avec plusieurs propositions étonnantes dont Évocation, paroles et performances, mis en scène par Anne Saffore, Jürgen Genuit et Piroger Elange dans d’anciens silos à grains désormais occupés, en partie, par l’hôtel Renaissance ou Mémoire sonore musicale et visuelle, proposé dans le bunker des Vivres de l’art.
Clou du spectacle, rue Achard, à Bacalan, où se tiendra en l’église Saint-Rémi Messe pour le temps présent de Pierre Henry et Michel Colombier, chef-d’œuvre de la musique concrète pour le mythique ballet de Maurice Béjart, présenté au festival Sigma en 1967.
Mélange promoteur
Une soirée ponctuée aussi par Acte I, chorégraphie de Sophie Dalès, interprétée par les danseurs de l’Académie Vanessa Feuillatte et, logiquement, Acte II, présenté par le collectif Lullaby Danza Project.
Le lendemain, direction les Glacières de la banlieue pour des performances et le vernissage de l’exposition « Le futurisme en architecture » signée par Le Groupe des Cinq. Enfin, samedi 8 novembre, au café Zig Zag, place à la « Zigmarmite », soit un ensemble de lectures, performances et concerts concocté par le collectif Lullaby Danza Project. Un clin d’œil prononcé à la Sigmarmite, QG du festival historique, qui viendra clore cette année des festivités naviguant entre art, histoire, passé et avant-garde pour un mélange prometteur.
Guillaume Fournier
Informations pratiques
Sigma 60,
du jeudi 6 au samedi 8 novembre,
Bordeaux (33).