Sébastien Bournac, directeur du Théâtre Sorano, adapte J’accuse [France] la pièce de la dramaturge canadienne Annick Lefebvre. Un texte coup de poing sur la scène de L’Astrada à Marciac.

« Qu’est-ce que je peux faire pour engager le combat avec les armes que je maîtrise le mieux ? Vous faire entendre J’accuse, assurément. Dans l’espoir que cette pièce remue quelque chose de viscéral en vous. » L’autrice québécoise ne saurait mentir sur ses intentions.

Il faut dire que depuis sa création, sa pièce a été lauréate du prix Auteur Dramatique BMO, finaliste du prix de la critique de l’AQCT, du prix Michel-Tremblay et des prix littéraires du Gouverneur général du Canada, en 2015. 

Transposition française

Après une version belge, remaniée en 2017 par l’intéressée, voici sa transposition française, mise en scène par Sébastien Bournac, directeur du Théâtre Sorano, à Toulouse, et directeur de la compagnie Tabula Rasa. Amateur de récits engagés en prise sur le réel, il a sollicité Annick Lefebvre pour une adaptation dans l’air du temps hexagonal, souhaitant atteindre « la force d’un manifeste politique générationnel et l’humanité d’une confession intime », fidèles à l’original.

Mais de quoi parle J’accuse [France] ? De paroles. Celles de cinq femmes et autant de parcours et de pensées pour dire la société française contemporaine. Certaines prendraient les armes, mais, au bout du compte, le verbe n’est-il pas la munition suprême ? Pour exposer sa vie, sa banalité, et défier les obstacles — préjugés, racisme, injustices sociales, inertie des dirigeants, oppression d’un système — non sans humour ni acuité. Une écriture au scalpel, dénuée de compromission pour mieux savoir articuler les mutations à l’œuvre.

Alain Claverie

Informations pratiques

J’accuse [France], compagnie Tabula Rasa,
mercredi 6 décembre, 20h30,
L’Astrada, Marciac (32).

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