Répondant à l’invitation de son label palois À Tant Rêver Du Roi, le duo belge La Jungle est de retour dans le Sud-Ouest. Fort de six albums et plus de 600 concerts, il synthétise en live un irrésistible mix de post-rock, krautrock et transe. Questions au batteur Roxie.

Quelle est la nature de votre lien avec le label À Tant Rêver Du Roi ?

Il y a 10 ou 15 ans, quand tu débutais, tu collaborais avec plusieurs labels, y compris sur un même territoire. Chacun faisait sa petite promo, ce qui était utile pour vendre les disques et trouver des concerts. On a commencé à bien tourner en France à partir de 2016, dans des bars, des squats et des petits lieux… alors ça nous a paru naturel d’y bosser avec un label.

Cela nous a apporté un appui en termes de promo, de visibilité et de distribution. C’est important car la France représente une majeure partie de nos tournées. C’est un pays qui est grand, et que l’on trouve beau. Il n’est pas rare qu’on s’arrête entre deux concerts pour aller plonger dans une rivière ou profiter d’un restaurant…

À part la Belgique et, donc, la France, dans quels autres pays jouez-vous ?

Cette année, on a pas mal joué en Allemagne et aux Pays-Bas, et là, on revient juste de Ténérife. On a d’autres destinations un peu lointaines de prévues pour l’année prochaine : les Açores au mois de mars et le Québec au mois de juillet.

On peut constater que vous avez beaucoup de sorties, avec toujours un attachement au vinyle.

Nos productions sont assez denses. On a notre propre petit label, qui s’appelle HYPERJUNGLE, avec déjà une dizaine de sorties… et on planche sur la suite. Le vinyle, on y est attaché, oui, mais on pourrait s’en passer. Écologiquement, ce n’est pas dingue. Ça coûte un bras. C’est un tas d’emmerdes. Mais en même temps c’est tellement chouette d’avoir ça en main.

Vous sortez aussi des cassettes : est-ce un plan B pour proposer des supports financièrement plus abordables ?

Complètement. Pas plus tard qu’hier, j’ai acheté deux mixtapes de hip-hop au merch d’un groupe que je suis allé voir. J’ai payé ça 5 euros pièce, sans savoir ce qu’il y a dessus, et je vais écouter ça cet après-midi. Est-ce que tu peux encore faire ça avec du vinyle ? Ça devient compliqué à 25 balles le disque ! Ça devient même du vrai foutage de gueule au niveau de la distribution où on te fait croire que le vinyle doit impérativement coûter 35 euros, à cause de la crise, à cause de la guerre, etc. Je n’y crois pas une seule seconde.

Avec La Jungle, on est capables de vendre tous nos albums à 20 euros pièce, quitte à réduire nos marges. La cassette est une possibilité pour les gens d’avoir un support bon marché, dans l’amour de l’objet et du format. Le son est pourri sur une cassette, car c’est une putain de bande… mais ça reste un objet pratique. Je trouve plus facile de mettre une cassette dans son deck qu’un vinyle sur sa platine ! En tout cas, je pense qu’il est bon de conserver des supports et de ne pas aller au « tout streaming ». Notre table de merch est toujours très fournie. C’est une façon d’entretenir des liens avec l’artisanat. Garder un rapport physique aux choses, c’est important.

Propos recueillis par Guillaume Gwardeath.

Informations pratiques

La Jungle + Lisabö + Nasty Joe,
vendredi 15 décembre,
Atabal, Biarritz (64).

La Jungle + Modern Men + Musique d’Apéritif DJ Set,
samedi 16 décembre, 20h30,
Les Vivres de l’art, Bordeaux (33).


La Jungle,
dimanche 17 décembre,
La Cervoiserie, Poitiers (86),

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *