À Biarritz, jusqu’au 2 novembre, la nouvelle exposition de Juliette Lizotte « Sorgin Pastorala » ensorcelle l’espace d’art Encooore. Avec elle, les sorcières continuent d’inciter à repenser le fonctionnement de nos sociétés.

D’après des croyances séculaires, les sorcières basques se réuniraient la nuit du vendredi dans des lieux appelés akelarre, sorginzelaia ou eperlanda pour célébrer des rites magico-érotiques.

Transgressant exceptionnellement la tradition, c’est au sein de la galerie d’art contemporain Encooore, à Biarritz, qu’elles font halte, grâce à Juliette Lizotte.

Pastorale des sorcières

Après une résidence d’un mois, la plasticienne souletine y présente du 12 octobre au 2 novembre son projet collaboratif « Sorgin Pastorala » (pastorale des sorcières, en français). Aux côtés d’un groupe d’artistes, elle a imaginé, à partir de contes, de personnages mythologiques et de légendes oubliées, une autre histoire du Pays basque par la conception de sept créatures magiques.

Un récit qu’elle raconte en euskara, en français, en espagnol, en anglais et dans une langue inventée à travers un jeu vidéo immersif. Sortant des sentiers battus, la surprenante installation permet grâce à des objets dispersés dans la pièce d’interagir avec les différents personnages présents. Avec une démarche aussi artistique que politique, ces êtres mystiques, au mode de vie allant à l’encontre de la pensée dominante, deviennent sous le regard de Juliette Lizotte une porte d’entrée vers une réflexion sur l’écoféminisme comme sur les différentes formes de résistance face à l’oppression.

En invitant à se questionner sur l’anthropocène, le capitalocène ou encore le patriarcat, « Sorgin Pastorala » balaie manichéisme et force préjugés.

Flora Étienne

Informations pratiques

« Sorgin Pastorala »,Juliette Lizotte,
jusqu’au dimanche 2 novembre,
Encooore, Biarritz (64).