Proposé par l’association Bordeaux Rock, le festival Musical écran invite à sept jours de musiques au cinéma. Programme intense, avec projection de 24 films, soirées musicales, rencontres et tables rondes. Questions à Richard Berthou, programmateur du festival.

Avec déjà huit éditions à son actif, comment fait-on pour se renouveler et toujours capter l’attention du public ?

L’offre sur l’année est assez mince en volume, ce qui évite donc de lasser les publics. La musique est un sujet vaste et en évolution. La capacité de proposer des nouveaux sujets est permanente, tant d’un point de vue historique (car des archives sont régulièrement exhumées) que sur la mise en relation de la proposition des artistes avec des sujets de société contemporains.

Notre programmation évolue en ce sens, puisque cette année nous mettons en avant des documentaires sociopolitiques venant du monde entier, notamment en montrant la répétitive polarisation du pouvoir contre la liberté d’expression musicale.

Une autre section du festival tâchera de dévoiler un aspect moins connu du travail artistique, qui est aussi une expérience très forte de relations humaines : le travail en studio. Ce sera aussi l’occasion de prendre en compte la capacité d’évolution et d’indépendance qu’ont permise les innovations technologiques.


Quelles séances ne sont à rater sous aucun prétexte ?

Tous les films sont à voir ! Je peux recommander Jimmy Is Punk, déjà largement récompensé, exclusivement basé sur un film d’archives tourné en qualité cinéma en 1979 ; ce qui est rare sur un concert et ses coulisses.

Ce documentaire relate à la perfection l’ambiance de cette époque où tout devenait possible pour une génération européenne qui s’ennuyait sec dans un monde fermé… Pour ce même genre de raison, Free Party: a Folk History est aussi un très beau travail, et une nouvelle occasion de vérifier que rien n’est réglé presque 30 ans plus tard…

Elis & Tom a aussi cette force car il est assez exceptionnel d’assister à des moments aussi intimes autour de la création d’un album entre deux grands artistes, Elis Regina et Tom Jobim, deux géants de la musique brésilienne. Louder Than You Think, le portrait de Gary Young, batteur de Pavement, est complètement à la hauteur de la folie de ce personnage incroyable. Et enfin, parce qu’il a été entièrement conçu et réalisé ici à Bordeaux, le film sur Lizzy Mercier Descloux.


L’année prochaine, ce sera votre dixième édition : un anniversaire pour lequel vous avez déjà des idées ou des envies ?

Oui, plein ! Un bilan sous forme de best of, mais aussi une rétrospective à propos d’un réalisateur, une collaboration avec d’autres festivals, des partenariats avec d’autres villes et aussi la mise en lumière des travaux issus de la nouvelle génération utilisant des techniques numériques…

Tout va bien sûr dépendre de la réussite de cette nouvelle édition. L’investissement est conséquent, tant en termes humains que financiers !

Propos recueillis par Guillaume Gwardeath

Informations pratiques

Musical écran,
du lundi 13 au dimanche 19 novembre,
Bordeaux (33).

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