Ce mercredi 2 juillet, la cour correctionnel de Bobigny a rendu son verdict dans l’affaire de harcèlement moral et sexuel concernant trois anciens cadres d’Ubisoft, fleuron français de l’industrie du jeu vidéo, en partie installé à Bordeaux.

Humiliations dans l’open-space, notamment auprès des femmes, « chat-bite » ou encore manquement au respect de la vie privée via des demandes inappropriées en dehors des horaires de travail ; voici certaines des charges retenues dans le cadre du retentissant procès de 3 anciens cadres d’Ubisoft dont le jugement a été rendu ce mercredi 2 juillet au tribunal correctionnel Bobigny. À l’origine du procès, la parution d’un article de Libération et Numérama ayant rassemblé 20 témoignages de personnels de l’entreprise, décrivant une ambiance toxique.

Tommy François, l’ancien vice-président du service éditorial du fleuron français de l’industrie du jeu vidéo, est reconnu coupable d’harcèlement moral et sexuel. Il a aussi été reconnu coupable d’une tentative d’agression sexuelle. Il écope d’une amende de  30 000 euros et de 3 ans de prison avec sursis, selon les informations de nos confrères de l’AFP repris par de nombreux médias. 

Comportements malsains

Grande autruche de ce procès, Serge Hascoët qui a affirmé n’avoir jamais entendu de propos sexistes ou avoir été témoin de scènes dégradantes sur son lieu de travail, est condamnée à 18 mois de prison avec sursis et 45 000 euros d’amende. L’ancien numéro 2 d’Ubisoft, ayant travaillé sur presque tous les opus d’Assassin’s Creed depuis le premier jeu paru en 2007, a démissionné en 2020 suite à la parution de l’enquête de Libération dans lequel il est accusé de comportements malsains envers ses salariées.

Enfin, troisième brebis galeuse, Guillaume Patrux, « game director » sur un jeu en réalité virtuelle, est sanctionné d’une peine de 12 mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende pour avoir eu des comportements jugés violents et intimidants envers ses équipes. Il ne fait plus partie de l’entreprise aujourd’hui. 

Alors même que les employés d’Ubisoft, et notamment ceux de son studio bordelais, étaient en grève l’hiver dernier pour protester contre des conditions de travail jugées inacceptables, le rendu du verdict entache de nouveau la réputation du géant français

Si la sortie d’Assassin’s Creed Shadows en mars dernier à, selon le studio, atteint le nombre de vente espéré, les sorties décevantes s’étaient accumulées auparavant avec Star Wars : Outlaws ou du jeu de pirate Skull & Bones. Des rumeurs d’un rachat par l’entreprise chinoise Tencent, continuent de planer autour du plus gros employeurs français dans le milieu du jeu vidéo.


Ismaël Boisard