C’est un BTS Tourisme pour lequel il n’existe jamais de vacances scolaires : sur la route pour des concerts de rock, à travers la région. Un peu sourd, après tant d’années d’intensives pratiques culturelles amplifiées, mais jamais sourd à l’appel d’une programmation de qualité.

Anthropo au festival Rise & Fall

Vous savez ce que chante Craig David quand il va descendre une ou deux stouts au pub avec son poteau Sting : « Le combat n’est jamais terminé, et quand la photo devient terne, c’est ce qu’on appelle l’ascension et la chute. » Soit, dans la langue de Gordon Matthew Thomas Sumner, le rise & fall. La vérité, c’est que la couleur du Rise & Fall qui nous intéresse — festival en Deux-Sèvres activé jusqu’au 22 novembre — est plutôt celle des « musiques très amplifiées » (fin de citation), à apprécier à Niort (au Camji et au Moulin du Roc), à Parthenay (salle Diff’Art), ou à Bressuire (Boc’Hall).

L’édition de cette année se veut plus rock (comprendre : moins extrême). Elle est en tout état de cause fort riche en artistes déjà recommandés dans nos pages : Coilguns (hardcore et post-hardcore dans le même starter pack) ; La Jungle (la synthèse live d’un irrésistible mix de post-rock, krautrock et transe), etc. Il y aura même une conférence par un docteur en anthropologie (Corentin Charbonnier, à la médiathèque Pierre-Moinot de Niort) : « Metal et écologie, de Black Sabbath à Gojira ».

  • Le festival : Rise & Fall, jusqu’au samedi 22 novembre, Niort, Parthenay, Bressuire (79).

Réviser ses maths avec Totorro

Voici un artiste programmé, justement, dans le cadre de Rise & Fall : Totorro, qui fera trois autres dates en région. Référence nationale en termes de math rock instrumental, Totorro est de retour, après un bon quinquennat passé à l’ombre. Le quatuor de Rennes passé maître dans l’art de raconter des histoires sans paroles est aussi pas mal placé pour remporter la Foudre du meilleur jeu de mot pour son album Sofa So Good, sorti le mois dernier sur le label Recreation Center (label qui ne semble d’ailleurs veiller qu’aux seuls intérêts des artistes Totorro et Yelle).

Dans le public, lors des concerts, les musiciens expérimentés prendront des notes sur les structures rythmiques sophistiquées des compositions, tandis que nous, les fans de rock habitués au fond de la classe et au devant de la scène, apprécierons le spectacle sans trop nous casser la tête.

Les dates :
Totorro + Dirty Shades, vendredi 7 novembre, 20h30, Le Florida, Agen (47).
Totorro + Mouse on the Keys, samedi 8 novembre, 20h30, Le Rocher de Palmer, Cenon (33)
Totorro + La Jungle, dimanche 9 novembre, Le Camji, Niort (79).
Totorro + La Jungle + Dirty Shades, lundi 10 novembre, La Rotative-Maison des projets, Buxerolles (86).

L‘hôtellerie à l’honneur avec le festival Overlook

Où en était le rock en France en 1981 ? Alain Bashung sortait son album Pizza et Renaud en était à célébrer Le Retour de Gérard Lambert. Pendant ce temps-là, à Bergerac, les amis d’Overlook baptisaient leur premier festival associatif d’une référence vintage à une célèbre marque de l’hôtellerie dans le Colorado.

Cela fait maintenant deux saisons que la salle de musiques actuelles Le Rocksane a entrepris de redonner vie à l’héritage de 1981 en relançant le festival Overlook, programmé cette année du 15 novembre au 4 décembre dans la sous-préfecture de Dordogne. En tête d’affiche : Grandma’s Ashes, power trio pétri de puissance féministe, d’éco-anxiété et de riffs stoner rock (sur leurs passeports : les tampoons du Hellfest, du Motocultor, etc.), et Zentone, c’est-à-dire la condensation en une entité unique de Zenzile et High Tone, soit deux tauliers de l’histoire de l’electro dub de notre République, pour une expérimentation sans frontières.

  • Le festival : Overlook, du 15 novembre au 4 décembre, Le Rocksane, Bergerac

Développement agricool avec The inspector Cluzo

Et enfin, voici un duo de stars régionales, fusion en deux hommes de la culture et de l’agriculture, grâce à la gestion maniaque d’un planning fou qui les fait s’activer pour moitié à la scène, pour moitié à la ferme (Lou Casse, 15 hectares à Eyres-Moncube) :  Laurent “Malcom” Lacrouts (guitare/chant) et Mathieu “Phil” Jourdain (batterie) alias The Inspector Cluzo. « Moins, c’est plus » : c’est sous ce slogan agro-écologique que le duo va une énième fois sillonner le pays du duc de Sully, de José Bové et d’Annie Genevard, avec comme animal mascotte un chat déterminé.

On les a vus en première partie de Neil Young en Allemagne l’été dernier, devant des foules immenses, ou avec Clutch on the road dans les bleds les plus improbables de l’Amérique du Nord profonde, du Midway Music Hall d’Edmonton dans l’Alberta, juste à côté du Grill House, au Horsehoe Casino de Hammond dans l’Indiana et son logo en forme de fer à cheval. À Paris, au mois de janvier, entre taille des arbustes, récolte du chou et désherbage des parcelles, ils devraient remplir cinq fois La Maroquinerie, décidément infatigables. Adishatz !

Les dates :
The Inspector Cluzo + The Messenger Birds, jeudi 6 novembre, 20h30, salle des fêtes du Grand Parc, Bordeaux (33).
The Inspector Cluzo + The Messenger Birds, vendredi 7 novembre, 20h, La Sirène, La Rochelle (17).
The Inspector Cluzo + Grant Haua, vendredi 30 novembre, 19h30, Atabal, Biarritz (64). [COMPLET]

Guillaume Gwardeath