Nouveau venu dans le paysage néo-aquitain, cet établissement complète non seulement l’offre culturelle de la ville, mais souligne, qui plus est, son engagement pour une pratique sous-représentée dans la région.

Prendre une carte d’état-major de la Nouvelle-Aquitaine. Pointer les structures dédiées à la photographie. Niort, Deux-Sèvres, Centre d’art contemporain photographique – Villa Pérochon. Orthez, Pyrénées Atlantiques, Image/Imatge, centre d’art. Et, désormais, Bergerac, Dordogne, qui ouvre officiellement, le 11 juillet, en plein cœur historique, son Centre d’art de la photographie sur le site de l’ancienne école Romain-Rolland.

850 m2 de surface ainsi répartis : espace d’accueil (75 m2) ; espace d’expositions (210 m2) ; salle de vidéo-projection (30 m2) ; salle pédagogique (47 m2) ; résidence d’artistes avec logement (106 m2) ; locaux associatifs (80 m2) ; terrasse (120 m2) avec vue sur le quai de la Salvette et la Dordogne ; sous-sol dévolu aux réserves (190 m2).

Dans une sous-préfecture de 28 000 habitants, accueillant entre 45 et 50 000 visiteurs annuels (à parts égales de France et de l’étranger), cet équipement conséquent est plus que « structurant ». Soit un geste éminemment politique à une époque de désengagement de l’État et d’un avenir tout sauf radieux. Laurence Rouan, première adjointe du maire, déléguée à la Culture, y voit « le renfort pour une offre déjà riche en musique et en arts de la scène et une meilleure attractivité de la ville, et, plus que tout, le symbole d’une culture ouverte et accessible à tous ».

Ville d’art, d’histoire et de photographie

Bergerac — labellisée « Ville d’art et d’histoire » depuis 2014 — ne manque certes ni d’atouts, ni de charme. De Dordonha, pôle patrimonial et culturel, au musée du Tabac, en passant par sa Maison des vins ou l’incontournable figure de Cyrano, il y a matière. Sans oublier son héritage médiéval. Toutefois, ce pari force le respect.

Pour son responsable, Benoît Lamy de La Chapelle — historien de l’art, passé par le WIELS, centre d’art contemporain, à Bruxelles, le Fonds régional d’art contemporain de Champagne-Ardenne, à Reims, et le musée de l’Hospice Saint-Roch à Issoudun —, la feuille de route est simple. Diffusion, 2 expositions annuelles. Médiation, jeunes et scolaires en priorité pour une éducation à l’image, mais également centres sociaux, Ehpad, publics empêchés.

Création, 2 résidences d’artistes annuelles. Cependant, l’ambition est grande. Viser le local, le national, l’international. Oser une programmation « expérimentale ». Intégrer, à terme, le réseau Diagonal, l’un des seuls organismes hexagonaux réunissant des structures qui produisent et diffusent des images. Obtenir le label « Centre d’art contemporain d’intérêt national » (CACIN), décerné par le ministère de la Culture aux structures défendant un projet artistique relatif aux arts visuels contemporains.

Pour ouvrir le bal, « Objectifs Nouvelle-Aquitaine. Révélation d’un territoire en mouvement », en partenariat avec le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA et la Bibliothèque nationale de France. Le premier prête des clichés issus de la commande photographique lancée en 2022 visant à renouveler le regard sur le territoire régional. La seconde fournit des photographies produites lors de la grande commande nationale Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire. 81 photographies, 3 installations vidéo, approches multiples (paysages, portraits, couleur, N&B), et la présence, vendredi 11 juillet, de Valérie Mréjen, Hélène David et Maitetxu Etcheverria pour un temps d’échange avant tout un weekend de découverte. Le ton est donné. Il faudra dorénavant compter avec Bergerac.
JUNKPAGE

Informations pratiques

« Objectifs Nouvelle-Aquitaine. Révélation d’un territoire en mouvement »,
Du vendredi 11 juillet 2025 au dimanche 4 janvier 2026,
Centre d’art de la photographie de Bergerac—Espace Romain-Rolland, Bergerac (24).