Avec son quatrième album dans la musette, Smoke and Mirrors, le quintet parisien Bryan’s Magic Tears se la joue « Madchester Rave On goes shoegaze » au Confort Moderne de Poitiers.

La pochette de ce quatrième format long semble le fruit d’une IA fréquentant assidûment la colline du crack. Le titre pourrait être interprété comme une incitation à la prise de stupéfiants bien chelou. Quant à la « couleur musicale », elle fusionne 1988 (Isn’t Anything de My Bloody Valentine) et 1991 (Spartacus de The Farm). Nous v’là bien. Pourtant, Smoke and Mirrors se révèle aussi plaisant qu’inspiré, pop que planant, groovy que versatile.

Bientôt tête d’affiche à Glastonbury ?

Mine de rien, Bryan’s Magic Tears occupe le terrain depuis presque une décennie, mené par Benjamin Dupont (Dame Blanche) avec une poignée de desperados exfiltrés de La Secte du Futur et de Marietta. Et toujours avec la confiance de Born Bad Records. Une fidélité inversement proportionnelle à la reconnaissance du grand public qui doit préférer prendre des selfies avec La Femme ou L’Impératrice…

On sait gré à leur leader de ne pas carburer à la revanche ; trop de temps perdu. Venu de l’école garage, le gus a déjà ouvert pour The Jesus & Mary Chain et Ride. D’autres questions ? Quant à la tentation slacker archétypale de la première moitié des années 1990, nulle crainte à avoir. On devine les influences, mais, en l’occurrence, ici, nul palimpseste.

En fait, il n’est guère compliqué de comprendre le malentendu : au Royaume-Uni, Bryan’s Magic Tears serait tête d’affiche à Glastonbury ou à Reading. C’est ainsi. Regrettable ? Peut-être. Tout autant que ne pas succomber à la majesté de Lady D. Allez, peuple de France, encore un petit effort…

Marc A. Bertin

Informations pratiques

Bryan’s Magic Tears,
jeudi 6 février 2025, 21h,
Le Confort Moderne, Poitiers (86).