Son 14e album sous le bras, Chansons de là où l’œil se pose, l’ogresse rieuse Juliette se promène en France. Halte à Mérignac pour la Saint-Valentin.

« Les chansons d’amour, ça me gonfle un peu », confiait-elle lors de la promo de son dernier album, sorti le 24 février 2023. Près d’un an plus tard, elle se radine au Pin Galant, pour la Saint-Valentin avec ses musiciens aussi foutraques et pointus qu’elle. Ça devrait vanner sévère.

Entre Gréco et Armanet, cette Juliette est unique depuis 35 ans, entre tradition chanson, effluves classiques de sa formation première et musiques du monde. Fil rouge de ses volutes musicales avec son piano comme loco, des textes ciselés : Juliette ne chante jamais pour ne rien dire, du harcèlement en cour d’école… à la difficulté de glisser une couette dans sa housse. La lettrée se souvient sans nostalgie, regarde avec le cœur à gauche l’aujourd’hui.

L’homosexuelle assumée sans forfanterie

L’adepte de la procrastination peut ainsi saluer sa 2CV chérie, métaphore d’un certain rythme de vie, sous la forme d’un pantoum malais, poème à la construction diabolique sur laquelle se sont déjà échinés Verlaine ou De Banville. Elle est comme ça Juliette, dilettante et précise, bouffonne pour mieux nous cueillir au détour de la perruque d’une amie malade.

L’homosexuelle assumée sans forfanterie depuis toujours incarne en passant un féminisme tranquillement conquérant et c’est quand elle veut pour nous resservir quelques morceaux de Rimes féminines, album parfait et sans une ride de 1996. Intemporelle et donc toujours moderne.

Yannick Delneste

Informations pratiques

Juliette,
mercredi 14 février, 20h30,
Le Pin Galant, Mérignac (33).

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