Dans le sillage des néo-impressionnistes, l’artiste libanaise Danièle Genadry née en 1980 à Baltimore, état du Maryland, expose ses recherches picturales sur la lumière à La Rochelle.
À la fin de l’année 2020, aux lendemains de l’explosion du port de Beyrouth, Daniele Genadry s’installait à La Rochelle pour une résidence de cinq mois au Centre Intermondes.
Depuis quelques années, cette diplômée de l’université de Hanover (New Hampshire) et de la Slade School of Fine Art (Londres) axe ses recherches sur le potentiel d’une image à générer sa propre temporalité. « Je travaille la peinture en relation avec la photographie. Je m’intéresse à la surface picturale, à sa capacité à réintroduire un mouvement, une force, une lumière que la photo ne peut pas. »
Plongée dans le néo-impressionisme
Pour ce faire, celle qui a grandi aux États-Unis, avant de s’installer à Beyrouth il y a 8 ans, s’est plongée dans le néo-impressionnisme ; ce mouvement connu aussi sous le nom de divisionnisme ou de pointillisme, incarné par Georges Seurat, Henri-Edmond Cross et surtout Paul Signac, qui, à la mort prématurée de Seurat en 1891, en devient le chef de file et théoricien.
Découlant de la loi du contraste simultané des couleurs, développée par le chimiste Eugène Chevreul, leur approche s’attache à une division méthodique des couleurs en petits points de différentes teintes, lesquels se recomposent et fusionnent dans l’œil du spectateur de façon à générer d’extraordinaires vibrations lumineuses.
Entrée du port de La Rochelle
Quand la plasticienne débarque en Charente-Maritime, elle a en tête un tableau de Signac conservé au musée d’Orsay : une huile sur toile datée de 1921 et titrée Entrée du port de La Rochelle. Sur place, elle découvre le site en question, et plus tard, une autre pièce du maître du pointillisme, Le Pardon des terre-neuvas à Saint-Malo, conservée pour sa part dans les collections du musée de la Ville en Ille-et-Vilaine.
L’étude de ces œuvres nourrit sa peinture et ses réflexions sur la perception. Jouant avec les rythmes optiques et usant d’une palette incandescente et diaphane, le fruit de ce travail se déploie dans deux lieux. À la Chapelle des Dames Blanches, avec une série d’acryliques et d’huiles inspirées d’une mer qui investit la tour de la Chaîne sous forme d’installation vidéo.
Anna Maisonneuve
Informations pratiques
« Shimmering », Daniele Genadry,
jusqu’au samedi 30 décembre,
Chapelle des Dames Blanches et tour de la Chaîne, La Rochelle (17).