Du XVIIIe au XXe siècle, l’exposition « Les palais des comestibles » dépeint l’évolution des halles et des marchés alimentaires à Bordeaux et alentours. A grignoter du côté des Archives de Bordeaux Métropole.

Il y a de quoi en faire toute une histoire. Lieux de passage et de brassage par excellence, halles et marchés alimentaires sont à l’honneur aux Archives de Bordeaux Métropole. Déroulée de façon chronologique, à partir de 1750, l’exposition (gratuite) « Les palais des comestibles » visible jusqu’en avril distingue sept périodes pour retracer au mieux cette épopée alimentaire dans la métropole bordelaise.

Dans les deux premières parties, couvrant près d’un siècle et demi d’existence de ces marchés, la richesse des fonds des archives se déploie. Aux murs, dans les vitrines, cartes du Bordeaux d’antan, documents administratifs, dessins d’architectes et aquarelles offrent une riche vision de la répartition et du fonctionnement des marchés dans l’agglomération.

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Histoire du célèbre marché des Capucins

La densité de l’offre proposée, relevée par des cartels explicatifs complets, mérite de prendre le temps de la découverte. Des fac-similés de certaines des archives manuscrites exposées sont aussi disponibles à la consultation dans la seconde salle.

Au fil du temps, les marchés se développent pour devenir un maillon essentiel de la vie des citadins. De nouveaux équipements apparaissent remodelant l’espace public métropolitain. L’exemple le plus célèbre étant sûrement le marché des Capucins dont la structure changera mais restera longtemps le « ventre » de Bordeaux. Dans les pièces suivantes, le parcours pensé entre autres par le commissaire général Frédéric Laux, aussi directeur des Archives de Bordeaux Métropole, dévoile vidéo, photos numérisées, aquarelles et objets donnant à imaginer la vie au marché.

L’arrivée du marché d’intérêt national (MIN) de Brienne

Certaines œuvres remarquables valent le détour par leur qualité artistique et les idées mises en avant telle cette aquarelle de l’architecte Cyprien Alfred-Duprat imaginant en 1920 une place des Grands-Hommes circulaire. L’idée sera reprise des décennies plus tard lors de la reconstruction totale du marché.

Bouleversements majeurs, l’arrivée du marché d’intérêt national (MIN) de Brienne, ouvert en 1963, et la montée en puissance des hypermarchés modifient encore la donne. Les marchés, et en particulier celui des Capucins, restent pourtant dans les cœurs des métropolitains. Un amour qui s’affiche dans une pièce isolée du circuit avant la sortie.

« C’est là où je me suis marié »

Sur les murs, les témoignages anonymes livrent leur version des « Capus » où l’on trouve bien plus que de la nourriture. « Des interactions simples qui peuvent remonter le moral » ; « C’est un réseau » ; « C’est là où je me suis marié ». Chacun raconte son marché, bercé par « la langue des comestibles ». Un récit sonore d’une journée au marché, truffé d’anecdotes cocasses, créé par Marie Bretaud, Helena Le Gal et Amandine Daguerre.

Si votre panier de connaissances n’est pas encore rempli, l’impressionnante bâtisse abrite aussi une petite exposition consacrée au rugby. Billets de matchs officiels, photographies et cartes d’inscription d’illustres anonymes sont regroupées dans une vitrine placée dans l’antichambre de la gigantesque salle de lecture. De quoi repartir rassasié d’informations.

Guillaume Fournier

Informations pratiques

« Les palais des comestibles »,
jusqu’au vendredi 26 avril,
Archives de Bordeaux Métropole, Bordeaux (33).

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