Entre Bordeaux et Bègles, la 8e édition du Festival International du Film d’Architecture et des Aventures Constructives (FIFAAC) propose d’explorer les liens entre architecture et cinéma. Rencontre avec son équipe.
À qui s’adresse le FIFAAC ?
Notre but est de faire découvrir au public des films qui parlent d’architecture avec une vision large qui englobe l’espace urbain, l’écologie, les habitants… D’où le nom d’« aventures constructives ». Nous privilégions des productions récentes peu diffusées, avec une diversité d’approches, documentaire, fiction, cinéma d’animation…
Nous sommes au départ un groupe d’amis travaillant dans l’audiovisuel ou l’architecture. Certains ayant pour point commun d’être installés aux Terres-Neuves à Bègles. Le festival a lieu chaque année et propose tous les deux ans une compétition internationale pour laquelle l’équipe visionne près de 200 films !
Qu’est-ce que vous proposez cette année ?
En octobre, les journées nomades sont des collaborations avec des lieux culturels, comme arc en rêve centre d’architecture ou le cinéma Utopia. Celui-ci projettera par exemple La Belle Ville, de Manon Turina et François Marques, qui évoque des solutions alternatives pour réintroduire la nature en ville. À l’Institut 3iS de Bègles, on pourra voir 2100. Une catastrophe heureuse, d’Arnaud Lalanne, qui donne une vision optimiste de la révolution climatique !
Chaque séance est suivie de débats, c’est aussi ça le FIFAAC. En novembre, la compétition internationale est programmée au cinéma La Lanterne à Bègles. Une quinzaine de films, souvent inattendus, sera soumis à l’avis de plusieurs jurys : professionnels, étudiants, public présent… On peut citer Katedra, de Denis Dobrovoda, qui raconte l’histoire d’un moine espagnol ayant passé sa vie à construire une cathédrale ! Il y a aussi un documentaire sur l’architecte Fernand Pouillon, dont la vie est digne d’un personnage de cinéma, ou celui sur Dorte Mandrup, architecte danoise qui compose avec les paysages.
Cinéma et architecture, c’est donc une histoire ancienne ?
La fiction a souvent utilisé le décor pour la dramaturgie des histoires, avec un imaginaire très fort, depuis Metropolis de Fritz Lang jusqu’au tribunal d’Anatomie d’une chute, la dernière Palme d’or à Cannes, en passant par des films culte comme Shining, Parasite, Le Mépris…
Nous pensons qu’il y a aussi beaucoup de points communs entre l’architecte et le réalisateur. Le travail en équipe, la conception de lieux réels ou fictifs à partir d’un récit, l’utilisation de la lumière… Le FIFAAC valorise les manières contemporaines de construire et d’habiter, de réfléchir et de filmer.
Propos recueillis par Benoît Hermet
Informations pratiques
FIFAAC 2023,
Du lundi 9 au dimanche 15 octobre, journées nomades en collaboration avec des institutions culturelles, à l’occasion des Journées nationales de l’Architecture 2023.
Du vendredi 3 au dimanche 5 novembre,
compétition internationale au cinéma La Lanterne à Bègles