Du 21 au 27 septembre, la 33e édition du festival Biarritz Amérique Latine fait le pont entre les continents et se concentre sur l’Argentine.
Indéniable référence pour la diffusion et la reconnaissance du cinéma latino-américain, le rendez-vous biarrot, bien établi depuis 1991, défriche le meilleur de la création cinématographique contemporaine à l’échelle d’un continent aussi vaste que riche.
Fidèle à ses habitudes — trois compétitions : fiction, documentaire et court métrage —, le Festival Biarritz Amérique Latine, c’est aussi un regard multiculturel, embrassant autant littérature que musique, expositions que débats, gastronomie qu’artisanat au sein du Village du festival à Biarritz.
Menu pléthorique et motif de réjouissance
Au titre des repérages, dans un menu pléthorique, la reprise (en version restaurée) sur grand écran du classique 9 Reinas, de Fabián Bielinsky, quintessence du néo-polar, porté par l’impeccable Ricardo Darín. Autre motif de réjouissance : Mosaïque d’Argentine, florilège inédit de la période muette du cinéma argentin, mis en musique par deux musiciens toulousains, Hubert Plessis (bandonéon) et Louise Grévin (violoncelle), comme il était alors de coutume, avec un programme où se côtoient Bach, Haendel, Gardel et Piazzolla !
Immanquable également, le documentaire Transmisioa de l’association Olentzeroren Lagunak, qui a fait le tour des maisons basques d’Argentine pour transmettre les traditions basques autour de la figure folklorique d’Olentzero, mais aussi pour évoquer la diaspora.
Aller simple pour la Patagonie
Attention particulière aux rencontres littéraires ponctuant cette semaine festivalière, avec la venue, notamment, de Camila Sosa Villada, qui, avec Les Vilaines (Métailié), est devenue un phénomène éditorial mondial. La voici avec son très attendu deuxième roman, Histoire d’une domestication. Laura Alcoba, elle, a quitté son pays pour la France à l’âge de 10 ans, et depuis, son premier livre, Manèges (Gallimard, 2007), ne cesse d’interroger son rapport à sa terre natale. L’an passé, elle a été distinguée par le prix Roger-Caillois pour Rives de la mer Douce (Mercure de France) — prix pour le meilleur ouvrage francophone écrit par un auteur lié à l’Amérique latine.
Enfin, pour la quête d’exotisme et de frisson, Stéphanie Besson, accompagnatrice en montagne madrée, offre un aller simple pour la mythique Patagonie, à la faveur de la parution de son guide Les clés pour bien voyager (Glénat). Entre Pacifique et Atlantique, à cheval sur le Chili et l’Argentine, cette péninsule attire depuis toujours aventuriers, explorateurs, marins, alpinistes et amoureux des grands espaces.
Génie musical au rendez-vous
Enfin, parce qu’il faut bien s’enjailler, et s’il ne fallait choisir qu’un concert, alors ce serait définitivement celui-là : CMQ Big Band, projet réunissant 17 musiciens cubains et espagnols pour un hommage à la figure légendaire de Benny Moré. C’est au milieu des années 1940, à La Havane, lors d’un concours à la radio CMQ, qu’un paysan de Santa Isabel de las Lajas est entré dans l’histoire.
Génie musical incontestable, l’homme recruta au sein de sa « Banda Gigante » des talents du calibre de Generoso Jiménez, Eduardo Cabrera, Joaquín Mendivel, Pedro Jústiz « Peruchín ». Accompagnés de la voix unique de son cousin, Lázaro Armenteros, CMQ Big Band, c’est la certitude de revivre l’âge d’or de la musique cubaine, sur la scène de la Gare du Midi.
Dernier point et non des moindres, qui pour succéder à Gael García Bernal à l’Abrazo d’honneur ?
Néstor Fabbri
Informations pratiques
Festival Biarritz Amérique latine,
du samedi 21 au vendredi 27 septembre,
Biarritz (64).