À la convergence de l’art et de la science, les somptueuses planches naturalistes se dévoilent dans l’exposition « Illustrations, entre sciences et art » construite par le Muséum et le Jardin botanique de Bordeaux.
Selon le Britannique Oliver Goldsmith (1728-1774), « un système d’histoire naturelle pourrait être, dans une certaine mesure, comparé à un dictionnaire de mots. Chacun n’a d’autre but que d’expliquer le nom des choses, mais avec cette différence que, dans le dictionnaire de mots, nous partons du nom d’un objet pour arriver à sa définition, tandis que dans un système d’histoire naturelle, nous partons de la définition pour trouver le nom ».
Merveilleuse exposition
Autrement dit, pour comprendre et connaître les objets naturels, tels que les plantes, les animaux et les minéraux, il est nécessaire, en tout premier lieu, de les observer et d’analyser leurs caractéristiques et propriétés. Dans ce contexte, les illustrations naturalistes ont joué un rôle significatif en tant qu’outil scientifique, essentiel pour l’identification des espèces et la communication des connaissances.
Ces représentations sont au cœur de la merveilleuse exposition » Illustrations, entre sciences et art » élaborée conjointement par le Muséum – sciences et nature et le Jardin botanique de Bordeaux. À cette occasion, les deux établissements ont puisé dans les trésors de leurs bibliothèques respectives pour sélectionner les ouvrages les plus remarquables datés du XVIe au XIXe siècle.
Trois siècles marqués par d’importantes avancées scientifiques et des progrès significatifs dans les techniques d’impression. De la xylogravure à la lithographie, en passant par la gravure sur cuivre et la phytotypie (permettant d’obtenir une empreinte fidèle de la nature avec une grande précision et un niveau de détail élevé), ces divers procédés sont mis à l’honneur au Jardin botanique.
Rigueur scientifique et beauté esthétique
Sur la rive droite de la Garonne, les contributions des différentes méthodes d’impression s’accompagnent d’un espace dédié au botaniste bordelais Armand Clavaud, qui fut l’un des mentors d’Odilon Redon. Les somptueuses associations entre rigueur scientifique et beauté esthétique se poursuivent au Muséum de Bordeaux qui a choisi d’explorer les différentes branches de la zoologie, mais aussi la minéralogie, la stratigraphie et la paléontologie.
Spécimens naturalisés, fossiles ou minéraux issus des collections du Muséum dialoguent avec des ouvrages anciens signés Guillaume Rondelet, Charles Darwin (qui a mené une étude approfondie sur les balanes, un type de crustacé), Ulisse Aldrovandi, Albertus Seba et bien d’autres. Ces témoignages reflètent la splendeur et la variété de la nature tout en agissant comme de fabuleux catalyseurs d’imaginaire.
Anna Maisonneuve
Informations pratiques
« Illustrations, entre sciences et art »,
jusqu’au dimanche 30 juin,
Muséum de Bordeaux — sciences et nature, Jardin botanique, Bordeaux (33).