À l’espace Saint-Rémi, l’école des beaux-arts de Bordeaux renoue avec la tradition de ses grandes expositions de diplômés. Le cru 2023 rend hommage, par ricochet via son intitulé, La Vendimia, à Guadalupe Echevarría, son ancienne directrice, disparue en juin dernier.

Voilà 10 ans que les promotions DNSEP art et design de l’école des beaux-arts de Bordeaux [EBABX, NDLR] ne s’étaient pas retrouvées ensemble dans un même espace. Hormis en 2021, avec deux accrochages distincts, la dernière exposition collective nous ramène en 2013 avec « Topographie » présentée à la Manufacture Atlantique !

Pourtant, il fut un temps où ce type d’initiative était plus régulier. « Guadalupe Echevarría l’avait mis en place de manière assez systématique. Depuis, ça s’est un peu perdu », précise Camille de Singly. Profitant d’une invitation faite par la Ville de Bordeaux, ce rituel de fin d’études fait son grand retour à l’espace Saint-Rémi.

Une sélection des projets soutenus en juin dernier

Au menu, une sélection de projets soutenus en juin dernier par les élèves de cinquième année de l’EBABX : Viktor Angot-Huguet, Tom Bellamy, Boram Choi, Delphine Daumerie, Owen Dupont, Nayun Eom, Eva Georgy, Elsa Goussies, Jessica Guez, Greta Humeau, Dimitri Koltsov, Emma Labarthe, Yantong Liu, Yohann Maguères, Lila Martin, Lisa Martinez, Benjamin Palette, William Paolozzi, Seobin Park, Alexandrine Philippe, Layan Qarain, Céline Quéguiner, Romain Rivière, Esther Sauzet, Nathanaël Siefert et Marie Soubeyrol.

Parmi cette petite trentaine de diplômés, seuls cinq ont choisi l’option design. Leurs travaux côtoient ceux de leurs compagnons de route en option art sans distinction, si ce n’est ces renvois au domaine d’application de leurs productions mentionnés dans les cartels.

Approches artistiques variées

Peinture, sculpture, photographie, vidéo, son, graphisme, scénographie, etc., les approches artistiques sont évidemment variées. « Il était difficile de venir avec une thématique, confie Camille de Singly. Avec Nicolas Milhé, on est affichés comme commissaires, mais on n’a pas voulu donner une ligne. L’idée, c’était d’être dans une logique de vendanges, on regroupe ce qui a été produit et on essaie de le répartir de manière équitable au sein de l’espace pour donner voix à chacun. »

En l’absence de thématique commune plaquée artificiellement, l’exposition rend visible une expérience collective riche de profils variés et de productions éclectiques. Elles se situent à la croisée des temps, à ce moment charnière où les uns et les autres doivent quitter la vie étudiante pour faire le grand saut.

” Se confronter au monde extérieur “

« Ce genre d’exercice est important, souligne Nicolas Milhé. Il est l’occasion pour les étudiants de présenter leur travail à un public plus large, de se confronter au monde extérieur. Il devrait avoir lieu tous les ans. »

Festives et réjouissantes, ces vendanges sont accompagnées par une équipe de médiateurs aguerris : les diplômés eux-mêmes. Elles rendent aussi hommage à celle qui dirigea l’école des beaux-arts de Bordeaux de 1991 à 2013. La Vendimia (vendanges en espagnol) évoquant une œuvre de jeunesse de Goya, peintre et graveur auquel Guadalupe Echevarría consacra un ouvrage.

Anna Maisonneuve

Informations pratiques

« La Vendimia »,
jusqu’au jeudi 23 novembre,
espace Saint-Rémi, Bordeaux (33).

Finissage jeudi 23 novembre à 18 heures.

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