Festival itinérant et ouvert aux artistes internationales, Les Femmes s’en mêlent fête ses 25 ans.  3 plateaux, 3 villes, 7 talents, afin de défriser les moustaches.

Dresser la liste de celles programmées depuis 1997 relève de l’exploit. Toutefois, pêle-mêle, entre pointures — Kim Gordon, Brigitte Fontaine, Maria McKee, Mona Soyoc, Anne Clark, Elli Meideros — et jeunes pousses à l’aube de leur carrière — Cat Power, Feist, Metric, Yelle, CSS, MIA, Regina Spektor, Daphné, Ebony Bones, Austra —, la manifestation a su faire montre non seulement de flair, mais aussi de bon goût.

Cet automne, Les Femmes s’en mêlent font 3 escales en Nouvelle-Aquitaine. Revue d’effectif par ordre d’apparition.

La Rochelle—Brighton, aller simple

Faisant fi des liens entre Bordeaux et la perle du East Sussex, la Sirène rochelaise accueille un féroce commando d’obédience punk. Soit, d’une part, le trio Dream Wife (épaulé live par un batteur), conçu à l’origine par trois étudiantes comme une farce destinée à produire un projet de fin d’études digne du documentaire culte Spinal Tap.

Mais prise au jeux, les voici dorénavant établies dans le circuit (avec relocalisation au cœur du business à Londres) avec 3 albums (signés chez Lucky Number), des tournées internationales et une presse élogieuse louant leur urgence et leurs textes. Puis, d’autre part, Lambrini Girls, vrai trio revendiquant l’étiquette « queer », vénérant Bikini Kill et Le Tigre, évoquant la tornade australienne Amyl & The Sniffers, qui, après une poignée de singles vient de publier You’re Welcome, E.P à l’étron fumant…

  • Dream Wife + Lambrini Girls + Regine Tonic DJ set, jeudi 30 novembre, 20h, La Sirène, La Rochelle (17).

Mérignac, auberge de jeunesse

Quel point commun entre Melbourne, Rouen et Bristol (encore !) ? Un sacré plateau au Krakatoa, à Mérignac, conviant RVG, We Hate You Please Die et Grandmas House. Dans l’ordre, le diamant pop de Melbourne, trois formats longs dans la musette depuis 2017, dont Feral (2020) qualifié de « the record of a lifetime » par Rolling Stone Australia, distingué par quatre étoiles de la part du Sydney Morning Herald et quatre clés Télérama. Mené le chant usé façon Marianne Faithful de la magnétique Romy Vager, le combo fusionne habillement The Soft Boys, The Go-Betweens, The Verlaines et l’essence même l’international pop underground.

Pour cette date, la salle mérignacaise s’associe au collectif bordelais Medusyne pour une projection (de 18h à 19h30) de l’épisode 1 du documentaire La Cantatrice Chôme réalisé par Manon Caussignac ainsi que des expositions photos et textile présentes dans le hall de la salle de concert à partir de 19h30 par des artistes bordelais émergents.

Retour à la musique. Venu de Rouen, We Hate You Please Die ne marche peut-être pas sur les pas des Dogs, mais compte bien faire entendre sa voix, à mi-chemin entre legs d’une certaine scène punk britannique début 1990 et les Riot Grrrl. Preuve en est, un engagement sincère autour du projet More Women One Stage.

Enfin Grandmas House, dont on se demande si la patronyme est réellement un hommage à la série télévisée britannique, où brillait l’humoriste Simon Amstell. Trio foncièrement punk et souvent présenté comme « peut-être le groupe le plus excitant à émerger de la scène de Bristol depuis IDLES », Grandmas House fait causer malgré une squelettique discographie. Une question d’énergie certainement.

  • Rvg + We Hate You Please Die + Grandmas House, vendredi 1er décembre, 20h30, Le Krakatoa, Mérignac (33).

Tulle, havre de qualité française

Dernière étape néo-aquitaine, aux Lendemains qui Chantent avec une nuit frenchy but chic au bord de la Corrèze. Honneur à l’aînée, Émilie Simon, 20 ans de métier, une dizaine d’albums, partagée entre studio, musiques de films (La Marche de l’empereur, Franky night, The Jesus Rolls) et un statut particulier faisant de la native de Montpellier une espèce de Kate Bush hexagonale, toujours dans la recherche sonore, l’expérimentation au service d’une pop synthétique raffinée tantôt chantée en français, tantôt en anglais.

Publié fin octobre, Phoenix, concept total (un moyen métrage et une bande originale) convoque Lily Mercier, son alter-ego vampirique, héroïne d’un conte musical hanté, où brille tous ses talents (auteure, compositrice, interprète, arrangeuse et productrice).

Rescapée du télé-crochet Popstars, Eugénie, fan déclarée de FKA Twigs et de Caroline Polachek, pas encore 30 ans a connu plusieurs vies (signature chez Universal, EP prometteurs, streaming flatteur) avant de redécouvrir les joies de l’indépendance, affirmant définitivement sa singularité.

  • Émilie Simon + Eugénie, samedi 2 décembre, 20h30, Des lendemains qui chantent, Tulle (19).

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Informations pratiques

Les Femmes s’en mêlent

  • Dream Wife + Lambrini Girls + Regine Tonic DJ set,
    jeudi 30 novembre, 20h,
    La Sirène, La Rochelle (17).
  • Rvg + We Hate You Please Die + Grandmas House,
    vendredi 1er décembre, 20h30,
    Le Krakatoa, Mérignac (33).
  • Émilie Simon + Eugénie,
    samedi 2 décembre, 20h30,
    Des lendemains qui chantent, Tulle (19).
1 commentaire
  1. super article !! que du bons sur les sites bordelais !! j’aime bien epicmag.fr aussi pour les actus musique, bonjour à toute l’équipe !!

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